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Corée du Nord : l'AIEA troublée par l’apparent redémarrage du réacteur nucléaire de Yongbyon

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se dit « profondément troublée » par les indications selon lesquelles la République populaire démocratique de Corée (RPDC) semble avoir redémarré son réacteur nucléaire de Yongbyon.

Le réacteur de 5 mégawatts est largement soupçonné d'avoir produit du plutonium pour des armes nucléaires et est au cœur du programme nucléaire de la Corée du Nord, a indiqué l'agence onusienne.

Répondant aux questions de journalistes, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré lundi que le Secrétaire général de l’ONU était au courant des informations « et préoccupé par les derniers développements ».

« Il appelle la RPDC à s'abstenir de toute activité liée aux armes nucléaires et à reprendre les pourparlers avec les autres parties concernées », a-t-il ajouté. « L'engagement diplomatique reste la seule voie vers une paix durable et une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne ».

Indications concernant des opérations depuis juillet

Dans son rapport annuel, publié avant une réunion de ses États membres, l'organisme de surveillance de l'énergie atomique a déclaré que le réacteur rejetait de l'eau de refroidissement depuis juillet, suggérant qu'il était opérationnel.

Le rapport indique que la durée de ces travaux apparents - de la mi-février au début juillet - suggère qu'un lot complet de combustible usé a été traité, contrairement au temps plus court nécessaire pour le traitement ou la maintenance des déchets.

« Les nouvelles indications du fonctionnement du réacteur de 5 MW(e) et du laboratoire radiochimique (de retraitement) sont profondément troublantes », et une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il déclaré. Le rapport a également indiqué qu'il y avait des indications d'activités d'extraction et de concentration dans une mine et une usine d'uranium à Pyongsan.

Première activité depuis 2018

La Corée du Nord a continué à développer des armes nucléaires depuis l'expulsion des inspecteurs de l'AIEA en 2009. Elle a procédé à son dernier essai en 2017.

Depuis lors, l'AIEA n'a pas eu accès à la Corée du Nord et surveille désormais le pays de loin, en grande partie grâce à l'imagerie satellitaire, pour avoir une idée du nombre d'armes que le régime est capable de produire.

Cette dernière observation était le premier signe d'activité opérationnelle sur le réacteur de Yongbyon depuis décembre 2018, des mois après que l'ancien Président américain Donald Trump a rencontré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à Singapour, selon l'AIEA.

L'agence onusienne a demandé à la Corée du Nord de se conformer pleinement à ses obligations en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU et de coopérer rapidement avec elle à la mise en œuvre pleine et effective de son accord de garanties du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), et de résoudre toutes les questions en suspens, en particulier celles qui sont survenues en l'absence du pays des inspecteurs de l'AIEA.

L'AIEA a déclaré qu'elle continuait de maintenir sa préparation accrue au retour en Corée du Nord et de renforcer sa capacité à jouer son rôle essentiel dans la vérification du programme nucléaire de la RPDC.