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Journée de l’aide humanitaire : l’ONU s’engage à tout faire pour protéger les travailleurs humanitaires

A l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire qui est célébrée cette année sur fond de crise en Afghanistan et en Haïti, les Nations Unies se sont engagées jeudi à tout mettre en oeuvre pour protéger les travailleurs humanitaires alors que les attaques les visant ont fortement augmenté ces dernières années.

« Aux quatre coins du globe, les humanitaires font face à des menaces croissantes. Ces 20 dernières années, les fusillades, les enlèvements et autres attaques visant des organisations humanitaires ont été multipliés par dix. Rien que cette année, au moins 72 humanitaires ont été tués dans des zones de conflit », a noté le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un message vidéo pour cette journée.

Il a rappelé que la Journée de l’aide humanitaire est l’occasion « de rendre hommage au personnel humanitaire, partout dans le monde, et de nous engager à tout mettre en œuvre pour le protéger, lui et le travail essentiel qu’il accomplit ».

Dans une tribune conjointe publiée dans le quotidien britannique The Telegraph, le chef de l’humanitaire des Nations Unies, Martin Griffiths, et le Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, soulignent que les travailleurs humanitaires restent en Afghanistan après la prise du pouvoir par les Talibans, « comme ils le font dans les crises à travers le monde ».

« Alors que le monde observe la crise en Afghanistan, les travailleurs humanitaires restent pour aider tout en se préparant à des temps difficiles à venir. Il faut faire davantage pour protéger les humanitaires en première ligne à travers le monde », écrivent-ils.

Ils rappellent qu’en juin, deux missiles ont touché l'un des plus grands hôpitaux du nord de la Syrie, tuant 19 civils, dont trois enfants et quatre travailleurs humanitaires. Onze autres membres du personnel hospitalier ont été blessés.

Ce même mois, trois travailleurs humanitaires, clairement identifiés comme travaillant pour une organisation humanitaire internationale, ont été tués dans la région du Tigré en Éthiopie.

« Malheureusement, de telles attaques sont devenues monnaie courante. Chaque semaine, des travailleurs humanitaires du monde entier sont tués, blessés, agressés sexuellement, kidnappés ou détenus alors qu'ils travaillent pour aider les personnes les plus vulnérables du monde », soulignent MM. Griffiths et Egeland.

 

Des attaques devenues monnaie courante

L'année dernière, 475 travailleurs humanitaires ont été attaqués et 108 d'entre eux tués dans 41 pays – la grande majorité d'entre eux étant des travailleurs humanitaires nationaux travaillant en première ligne des conflits.

« Les organisations humanitaires sont souvent contraints de suspendre temporairement leurs activités ou de déplacer leur personnel, privant les communautés de livraisons d'aide et de protection vitales », regrettent-ils.

Martin Griffiths et Jan Egeland proposent quatre façons de protéger les travailleurs humanitaires dans les zones de conflit :

•    Premièrement, les États et les groupes armés non étatiques participant à des conflits armés doivent s'acquitter de leurs obligations fondamentales en vertu du droit international humanitaire.
•    Deuxièmement, les allégations de violations graves du droit international humanitaire doivent faire l'objet d'enquêtes systématiques et indépendantes, et les auteurs doivent répondre de leurs actes.
•    Troisièmement, les gouvernements doivent reconnaître la nécessité pour les organisations humanitaires de s'engager de manière neutre avec toutes les parties, y compris les groupes armés non étatiques, pour aider en toute sécurité les personnes dans le besoin.
•    Et quatrièmement, les mesures de lutte contre le terrorisme ne doivent pas entraver l'action humanitaire et doivent inclure des exemptions claires pour préserver la capacité des organisations humanitaires à aider les personnes dans le besoin, où qu'elles se trouvent.