Fil d'Ariane
Les mangroves, des écosystèmes rares et spectaculaires (UNESCO)
Les mangroves occupent une place unique dans le monde végétal. Elles se sont adaptées pour survivre, leurs racines se développant dans un sol gorgé d’eau, presque dépourvu de tout oxygène. Leurs feuilles et leurs troncs sont conçus pour réguler la salinité. Pour se reproduire, elles laissent tomber non pas des graines mais des plantules – l’équivalent végétal d’une naissance vivante.
« Cependant, les mangroves sont bien plus que des merveilles de la nature », a indiqué la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, à l’occasion la Journée internationale.
« Situées dans la zone intertidale, entre la terre et la mer, les mangroves rendent toute une série de services aux communautés côtières des régions tropicales et subtropicales. Elles protègent la biodiversité en abritant et en nourrissant la vie marine. Elles fonctionnent comme des systèmes de filtration, absorbant les nutriments et les polluants. Elles luttent contre l’érosion côtière en agissant comme des brise-lames pour dissiper les ondes de tempête et l’énergie des vagues », a-t-elle expliqué.
De plus, les mangroves jouent un rôle essentiel en tant que puits de carbone, en séquestrant le carbone atmosphérique et océanique pendant de longues périodes.
40% des mangroves perdues entre 1980 et 2005
« Mais aujourd’hui, dans un monde en mutation, l’importance des écosystèmes de mangroves n’est que trop évidente », a alerté Mme Azoulay.
En effet, on estime que, dans certains pays, plus de 40% des mangroves ont été perdues entre 1980 et 2005, souvent en raison du développement côtier. Ces plantes occupent qu’une superficie de 14,8 millions d’hectares, soit l’équivalent à celle de la Grèce.
« Heureusement le monde commence à prendre conscience de l’importance des mangroves ainsi que d’autres écosystèmes à carbone bleu, notamment les marais salants, les herbiers », a indiqué la Directrice générale.
Faire face aux changements socio-écologiques
Ainsi, l’UNESCO a mis en œuvre des solutions fondées sur la science, en coordination avec les communautés locales et autochtones, afin de soutenir la capacité de l’humanité de faire face aux changements socio-écologiques.
« Ainsi, nous protégeons les forêts de mangrove dans le monde entier – de la réserve de biosphère de Ranong en Thaïlande, à la réserve de biosphère du Delta du Saloum au Sénégal, en passant par la réserve de biosphère de Marawah aux Émirats arabes unis », a expliqué Mme Azoulay.
De plus, le Réseau mondial des réserves de biosphère de l’UNESCO célèbre son 50e anniversaire – « 50 ans de dialogue, de partage de connaissances et de réduction de la pauvreté, pour repenser le lien entre les individus et la nature », a dit la Directrice générale, indiquant également le lancement, cette année, de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.
Selon Mme Azoulay, « grâce à ces initiatives et à d’autres, nous œuvrons pour protéger les mangroves et soutenir davantage la recherche scientifique dans ces environnements ». La cheffe de l’UNESCO a appelé au soutien de tous dans les domaines de la recherche scientifique, de l’éducation et de la sensibilisation, pour ensemble contribuer aux efforts de conservation et ainsi mettre « un terme à la destruction des habitats de mangrove et restaurer ceux que nous avons déjà perdus », a-t-elle conclu.