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Colombie : l’ONU consternée par les manifs mortelles contre une réforme fiscale

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) s’est profondément alarmé des événements survenus cette nuit dans la ville de Cali, en Colombie, où « la police aurait ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre les réformes fiscales, tuant et blessant un certain nombre de personnes ».

 

Selon les services de la Haut-Commissaire, Michelle Bachelet, ces violences ont déjà fait au moins 14 morts. « Depuis le 28 avril, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a reçu des allégations faisant état d’au moins 14 morts dans le contexte des manifestations dans différentes régions de Colombie, dont au moins un policier » a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Marta Hurtado, porte-parole du HCDH.

En attendant, les services de Mme Bachelet en Colombie s’efforcent de vérifier le nombre exact de victimes et d’établir comment ce terrible incident s’est produit à Cali.

« Nous exprimons notre profond choc face à ces événements et soulignons notre solidarité avec les personnes qui ont perdu la vie, ainsi qu’avec les blessés et leurs familles », a ajouté Mme Hurtado.

L’ONU appelle au calme

Le Chef de l’État colombien avait annoncé dimanche le retrait de ce projet pour en élaborer un nouveau, après cinq jours de protestations. « Bien que la présidence colombienne ait annoncé le 2 mai que le projet de réforme fiscale serait retiré du Congrès, les manifestations, qui ont débuté le 28 avril, se poursuivent, avec des appels à une manifestation massive demain, 5 mai », a précisé la porte-parole du HCDH, relevant que « jusqu’à présent, la majorité des protestations ont été pacifiques ».

Compte tenu de « la situation extrêmement tendue », avec des soldats ainsi que des policiers déployés pour encadrer la manifestation, le Haut-Commissariat appelle au calme. Les services de Mme Bachelet rappelle aux autorités de l’État leur responsabilité de protéger les droits de l’homme, notamment le droit à la vie et à la sécurité de la personne, et de faciliter l’exercice du droit à la liberté de réunion pacifique.

Une façon d’inviter les forces de l’ordre à « respecter les principes de légalité, de précaution, de nécessité et de proportionnalité lors du maintien de l’ordre dans les manifestations ». Pour l’ONU, « les armes à feu ne peuvent être utilisées qu’en dernier recours contre une menace imminente de mort ou de blessure grave.