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Myanmar : l’envoyée de l’ONU exhorte le Conseil de sécurité à agir pour éviter une catastrophe

L’Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour le Myanmar, Christine Schraner Burgener, a appelé une nouvelle fois mercredi le Conseil de sécurité des Nations Unies à agir pour aider à mettre fin à la répression sanglante par l’armée dans ce pays.

Lors de consultations à huis-clos avec les membres du Conseil de sécurité, Mme Schraner Burgener a précisé que plus de 520 personnes ont été tuées depuis la prise de pouvoir par l’armée birmane le 1er février.

« Je demande au Conseil d’examiner tous les outils disponibles pour entreprendre une action collective et faire ce qui est juste, ce que le peuple du Myanmar mérite et éviter une catastrophe multidimensionnelle au cœur de l’Asie », a dit Christine Schraner Burgener.

Elle a dit craindre que la répression ne devienne plus sanglante « alors que le Commandant-en-chef semble déterminé à consolider sa prise de pouvoir illégale par la force ».

Elle a regretté que l’armée birmane ait fermé ses portes à la plupart des pays du monde. « J'appelle ceux qui ont accès au Tatmadaw (l’armée birmane) à lui faire savoir à quel point ses actions ont porté atteinte à la réputation du pays, sont devenues une menace pour l'avenir de ses citoyens ainsi que pour la sécurité des pays voisins », a-t-elle dit.

Selon l’envoyée de l’ONU, les chefs militaires birmans « ont clairement montré qu'ils n'étaient pas capables de gérer le pays ». « Il est de notre devoir d'aider à rétablir un régime civil sous l’autorité du gouvernement élu dirigé par le Président Win Myint et la Conseillère d'État, Aung San Suu Kyi ».

Consultations avec l’ASEAN

Christine Schraner Burgener a dit qu’elle espérait se rendre la semaine prochaine dans la région, dans le prolongement de ses consultations étroites avec les membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et d'autres dirigeants.

Elle a ajouté qu’elle restait en contact quotidien avec le peuple du Myanmar. « Des parlementaires élus aux personnalités de la santé publique, en passant par les groupes ethniques, les chefs religieux, les représentants rohingyas et les groupes de femmes, leur détermination pour la paix et la démocratie au Myanmar est une véritable source d’inspiration », a-t-elle déclaré.

« Nous avons déjà vu ces militaires commettre de graves violations des droits de l’homme par le passé et nous nous sommes engagés à empêcher que de tels événements ne se reproduisent », a-t-elle dit en conclusion.

Tout en saluant les mesures importantes prises à ce jour par le Conseil de sécurité ainsi que les mesures bilatérales claires et fortes prises, y compris par des membres du Conseil, elle a demandé au Conseil de sécurité de répondre à l’appel du Secrétaire général en faveur d’une réponse internationale ferme, unifiée et résolue.

« Ce Conseil doit envisager des mesures potentiellement importantes susceptibles d'inverser le cours des événements au Myanmar », a-t-elle dit. 

Le HCR appelle les pays voisins à protéger ceux qui fuient la violence

De son côté, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé mercredi les pays voisins du Myanmar à protéger les personnes fuyant la violence.

« Nous appelons de toute urgence les pays de la région à offrir refuge et protection à tous ceux qui fuient pour leur sécurité. Il est vital que toute personne franchissant la frontière, demandant l'asile dans un autre pays, puisse l’obtenir », a dit Gillian Triggs, Haut-Commissaire adjointe du HCR pour la protection.

« Les voisins du Myanmar ont une longue histoire de protection et d’assistance aux réfugiés. Alors que la situation au Myanmar se détériore davantage, nous appelons les États à poursuivre leur tradition humanitaire qui sauve la vie de tous ceux qui sont contraints de fuir », a-t-elle ajouté.