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Yémen : l’ONU implore les bailleurs de fonds de l’aider à stopper la famine qui menace

Les Nations Unies ont imploré lundi les bailleurs de fonds internationaux d’aider la communauté humanitaire à stopper la famine qui menace le Yémen, lors d’une conférence virtuelle co-organisée avec la Suisse et la Suède.

L’ONU a besoin de 3,85 milliards de dollars cette année pour venir en aide à plus de 16 millions de Yéménites qui en ont désespérément besoin.

« Aujourd'hui, la famine s’abat sur le Yémen. La course est lancée, si nous voulons empêcher la faim et la famine de tuer des millions de personnes. Il est impossible de surestimer la gravité des souffrances au Yémen », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un discours à l’ouverture de la conférence de donateurs.
« Près de 50.000 Yéménites meurent déjà de faim dans des conditions proches de la famine. La pire situation en termes de faim se trouve dans les zones touchées par le conflit », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a appelé à mettre fin à ce conflit qui « engloutit toute une génération de Yéménites ». « Il n’existe pas de solution militaire au Yémen », a-t-il rappelé. « La seule voie vers la paix passe par un cessez-le-feu immédiat à l'échelle nationale et un ensemble de mesures de confiance, suivis d'un processus politique inclusif dirigé par le Yémen sous les auspices des Nations Unies et soutenu par la communauté internationale ».

Le chef de l’ONU a exhorté toutes les parties prenantes à travailler avec son Envoyé spécial, Martin Griffiths, pour parvenir à un règlement pacifique du conflit.

La générosité des bailleurs de fonds en 2018 a permis d’éviter une famine

Alors que la situation humanitaire au Yémen est dramatique, le financement humanitaire a chuté l’an dernier, a regretté M. Guterres. La communauté humanitaire a reçu la moitié de ce dont elle avait besoin, alors que, dans le même temps, la monnaie yéménite s'est effondrée et les envois de fonds des Yéménites à l'étranger se sont taris sur fonds de pandémie de Covid-19.

Face au manque d’argent, les organisations humanitaires ont réduit ou même fermé leurs programmes.
Le Secrétaire général a rappelé qu’en 2018, grâce à la générosité des donateurs, les agences humanitaires ont contribué à prévenir la famine qui menaçait alors le Yémen.

« Aujourd'hui, réduire l'aide est une condamnation à mort pour des familles entières. Ce n’est pas le moment de se désengager du Yémen. Nous devons égaler et dépasser les niveaux de financement que nous avions en 2018 [et 2019]. Cette année, nous avons besoin de 3,85 milliards de dollars pour aider 16 millions de Yéménites au bord de la catastrophe », a-t-il dit.

« J'implore tous les donateurs de financer généreusement notre appel de fonds pour arrêter la famine qui engloutit le pays. La famille des Nations Unies et nos partenaires à travers le Yémen sont prêts à intensifier les opérations d'aide », a-t-il ajouté. « L’aide que vous promettez aujourd’hui n’empêchera pas seulement la propagation de la famine et sauvera des vies. Elle contribuera à créer les conditions d’une paix durable ».