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Myanmar : le Conseil des droits de l’homme se réunira vendredi en session extraordinaire

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies tiendra, le 12 février, une session extraordinaire consacrée aux « implications pour les droits humains de la crise au Myanmar ».

Après le Conseil de sécurité la semaine dernière à New York, ce sera au tour du Conseil des droits de l’homme (CDH) à Genève de se saisir vendredi de la question de la crise en cours au Myanmar après la prise du pouvoir par les militaires de ce pays d’Asie du Sud-Est le 1er février.

Cette réunion d’urgence du CDH sera organisée suite à la demande formulée par l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, ce dernier présidant par ailleurs le Conseil de sécurité au mois de février.

Dimanche, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Tom Andrews, avait exhorté le CDH à tenir « immédiatement » une session extraordinaire sur « l’aggravation de la crise » dans ce pays. « Le peuple courageux du Myanmar doit savoir qu’il n’est pas seul alors qu’il défend sa démocratie fragile », avait déclaré l’expert indépendant onusien sur Twitter. Un point de vue partagé par l’UE.

« Nous devons répondre d’urgence à l’épreuve que traverse le peuple birman et à la situation des droits de l’homme qui s’y détériore rapidement », a déclaré, lundi, l’Ambassadeur du Royaume-Uni auprès des Nations Unies à Genève, Julian Braithwaite, au cours d’une réunion par visioconférence du CDH.

Une réunion d’urgence soutenue par au moins 47 pays

Selon le secrétariat du CDH, la demande pour la tenue de cette session extraordinaire est soutenue par 19 autres États membres du principal organe onusien intergouvernemental consacré aux droits de l’homme. Selon le règlement du CDH, la convocation d’une session extraordinaire de cette dernière requiert le soutien d’au moins 16 de ses membres, soit un tiers des 47 Etats qui font partie du Conseil.

Outre des pays européens comme l’Allemagne et la France, des Etats comme l’Argentine, le Brésil et le Malawi, ont plaidé en faveur de la tenue de cette session extraordinaire. La tenue de cette session est également soutenue par 28 États observateurs, dont la Suisse, la Turquie et les Etats-Unis, ces derniers ayant annoncé, lundi, par la voie de leur Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, leur souhait de renouer avec le CDH.

Cette session extraordinaire du CDH - la 29e de son histoire - aura lieu vendredi, à partir de 10 heures du matin, dans la Salle des Assemblées du Palais des Nations de Genève. Au terme de cette réunion, les pays membres devront se prononcer sur un projet de résolution présenté par le Royaume-Uni et l’UE.

En raison des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19, la majorité des interventions seront faites de manière virtuelle. Les débats seront diffusés en direct sur internet. La 46e session ordinaire du CDH débutera quant à elle le 22 février toujours à Genève.

Les manifestants ne doivent pas être soumis à des représailles

Selon les informations rapportées par la presse, des centaines de milliers de personnes manifestent chaque jour dans plusieurs villes du Myanmar contre la prise du pouvoir par les militaires. Les protestataires demandent la libération des dirigeants politiques arrêtés par l’armée, y compris Aung San Suu Kyi, dont le parti - la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) avait massivement remporté les élections de novembre dernier.

« L’armée et la police du Myanmar doivent veiller à ce que le droit de réunion pacifique soit pleinement respecté et que les manifestants ne soient pas soumis à des représailles », avait prévenu le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dans un message publié samedi sur Twitter.

Le HCDH avait également souligné qu’« Internet et les services de communication doivent être entièrement rétablis pour garantir la liberté d'expression et l'accès à l'information ».

Tom Andrews a rappelé, mardi, sur Twitter, que les forces de sécurité du Myanmar ont l'obligation morale et légale de « défier tout ordre illégal d'utiliser une force excessive contre des manifestants pacifiques ».

« Tous les membres de la chaîne de commandement peuvent être tenus responsables de crimes contre l'humanité. « Suivre les ordres » ne les protège pas », a prévenu l’expert indépendant des droits de l’homme.