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Décennie du vieillissement en bonne santé : l’OMS rappelle la fragilité des aînés en pleine pandémie de Covid-19

Si les personnes âgées ne font plus l’objet de mesures distinctives dans la lutte contre le Covid-19, elles restent néanmoins fragiles face au virus et sa deuxième vague. A l’occasion de la « Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé » (2021-2030), l’OMS rappelle que la pandémie continue à être une source de craintes et de souffrances chez les personnes âgées du monde entier.

« Bien que tous les groupes d’âge soient exposés au risque de contracter le nouveau coronavirus, les personnes âgées courent un risque important de développer une maladie grave », souligne dans une note publiée mercredi, le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe.

Selon la branche européenne de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, ce sont des changements physiologiques qui accompagnent le vieillissement et des conditions de santé sous-jacentes existantes.

Les personnes, dans la seconde moitié de leur vie, sont les plus touchées et les plus exposées par la pandémie de Covid-19.

Pour l’Agence onusienne, cela met en évidence « les défauts et les lacunes de divers systèmes, notamment en matière de santé, de soins et d’assistance à long terme, de protection sociale, de financement et de partage des informations ».

Photo : PNUD/Fahad Kaizer
Les personnes âgées dans des pays comme le Bangladesh devraient être fortement touchées par le Covid-19.

Changer la façon de penser et d’agir face au vieillissement

L’Assemblée générale de l’ONU a proclamé, le 14 décembre dernier, la période 2021-2030 comme « Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé ». Cette Décennie est l’occasion pour la communauté internationale d’investir et d’agir de manière concertée et soutenue pour favoriser un vieillissement en bonne santé. Selon l’OMS, il s’agit aussi de s’attaquer aux facteurs, qui ont une incidence sur l’état de santé des personnes âgées et qui contribuent à leur vulnérabilité accrue à des maladies graves.

En pilotant l’action internationale, l’OMS entend également changer la façon de penser, de ressentir et d’agir face à l’âge et au vieillissement. En fin de compte, il s’agit de fournir des services de soins et de santé primaires intégrés, centrés sur la personne et adaptés aux besoins des personnes âgées.

Sur le continent européen, la Décennie sert à rappeler les besoins spécifiques des personnes âgées, ainsi que des possibilités qu’offre le vieillissement, lors de l’élaboration d’activités conformes au programme de travail européen.

Une façon pour la branche européenne de l’OMS de prôner une progression « vers une couverture maladie universelle, qui nécessite de prendre en compte l’âge et les besoins spécifiques des personnes âgées ».

Les initiatives entreprises viseront aussi à mieux protéger les personnes contre les urgences sanitaires. « Nous devons veiller à ce que les personnes âgées et les autres groupes potentiellement vulnérables ne soient pas laissés pour compte », insiste le Bureau régional, tout en relevant ces mesures qui garantissent une vie saine et un bien-être des seniors.

Photo : ONU/Grunzweig
Des personnes âgées jouant aux échecs. Photo: ONU

En 2050, la planète pourrait compter plus de 2 milliards de seniors

Partout dans le monde, les gens vivent plus longtemps et la plupart des gens ont une espérance de vie supérieure à 60 ans. D’ici la fin de la Décennie du vieillissement en bonne santé–en 2030 –, l’OMS estime que le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus va progresser de plus de la moitié, passant de 962 millions (2017) à 1,4 milliard (2030). D’ici à 2050, cette proportion dans la population mondiale va plus que doubler, pour atteindre 2,1 milliards.

Mais c’est dans les pays en développement que le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus va progresser le plus rapidement. Entre 2017 et 2050, cette tranche de la population mondiale vivant dans les régions en développement devrait plus que doubler, passant de 652 millions à 1,7milliard. Dans les pays plus développés, elle passera de 310 millions à 427 millions.

L’Afrique, suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes puis par l’Asie sont les régions où le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus progresse le plus vite.

Selon les prévisions, près de 80% de la population mondiale âgée vivra dans les pays en développement en 2050.