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Covid-19 : un expert de l’ONU prône l’adoption d’un projet de déclaration sur la solidarité internationale
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« Les États et les acteurs non étatiques doivent coopérer beaucoup plus étroitement dans la lutte pour le plein respect des droits de l’homme à mesure que le monde sortira de la crise du Covid-19 », a déclaré Obiora C. Okafor, l’Expert indépendant des Nations Unies sur les droits de l’homme et la solidarité internationale.
D’après cet expert, ce projet de déclaration aiderait à se focaliser sur « la nécessité absolue de pratiquer la solidarité internationale » dans la lutte contre la pandémie. Il contribuerait également « à fournir un texte de droit non contraignant permettant de garantir que la situation mondiale des humains après cette pandémie soit meilleure qu’elle ne l’est aujourd’hui ».
D’autant que selon M. Okafor, la pandémie a mis en évidence l’intensité « de notre interconnexion en tant qu’êtres humains et sociétés, y compris la profondeur même de notre vulnérabilité mutuelle, l’un par rapport à l’autre ».
Une réalité qui souligne avec force l’absolue nécessité d’exprimer et d’intensifier la pratique de la solidarité et de la coopération internationale, entre les acteurs étatiques et non étatiques.
En attendant, il estime que le Covid-19 a laissé dans son sillage une quantité considérable de maladies, de morts et de désespoir. « Le nouveau coronavirus continuera à troubler sérieusement le monde même dans son sillage », a-t-il ajouté, insistant sur la menace redoutable qu’il constitue pour la jouissance des droits humains dans le monde entier.
Le Covid-19 et la jouissance des droits pour des milliards de personnes dans le monde
Une façon de rappeler que la pandémie et nombre des mesures prises pour lutter contre l’épidémie ont « sérieusement menacé ou compromis la jouissance par des milliards de personnes dans le monde, des droits à la santé, à la vie, à l’éducation, à la nourriture, au logement, au travail, à la liberté de mouvement et à la liberté de réunion ».
Ces dangers et impacts tendent à être exacerbés dans le Sud - Obiora C. Okafor, Expert indépendant sur les droits de l’homme et la solidarité internationale
De plus, ce qui est moins évident pour beaucoup est le fait que la pandémie (et les réponses qui y sont apportées) peut également constituer un grave préjudice pour la jouissance des droits au développement et à la démocratie, et à la liberté de ne pas subir de discrimination.
« Plus troublant encore est le fait que ces dangers et impacts tendent à être exacerbés dans le Sud, et par rapport aux pauvres et aux personnes marginalisées racialement partout dans le monde », a-t-il relevé.
L’expert se penche donc sur le monde d’après, une vie post-Covid dans la dignité, proche de celle incarnée dans les textes progressistes sur les droits de l’homme qui ont été proposés et adoptés depuis des décennies maintenant. Il invite les États et les acteurs non étatiques à prendre la solidarité internationale beaucoup plus au sérieux dans la lutte pour réaliser de manière optimale tous les droits humains dans le monde.
La déclaration de M. Okafor a été soutenue par le Rapporteur spécial sur le droit au développement, Saad Alfarargi, et l’Expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, Livingstone Sewanyana.
NOTE
Les experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales qui constituent le plus grand groupe d’experts indépendants dans le système des Nations unies des droits de l’homme, sont les mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance du Conseil qui traitent, soit de situations spécifiques de pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne sont pas fonctionnaires de l’ONU et ne reçoivent pas un salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.