Fil d'Ariane
Le Conseil des droits de l’homme achève son dialogue avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés
Cet après-midi, le Conseil des droits de l’homme a achevé son dialogue avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés, Mme Virginia Gamba.
De nombreuses délégations* ont fait des déclarations. Nombre d’entre elles se sont dites très préoccupées par les conclusions du rapport de la Représentante spéciale, qui met l'accent sur les lacunes dans la protection des enfants dans les zones de conflit et sur la persistance de violations graves commises à leur encontre, qu’il s’agisse de meurtres et de mutilations d’enfants, de recrutements d'enfants, ou de refus d'accès humanitaire. Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité de protéger les écoles, les enseignants et les étudiants pendant les conflits armés.
Pour trouver une solution à long terme au problème des enfants dans les conflits armés, il faut adopter une stratégie préventive qui s'attaque aux causes fondamentales de la guerre, ont souligné plusieurs intervenants.
Au cours des deux premières semaines de la « guerre en Ukraine », a-t-il été déploré, un million d'enfants ukrainiens ont dû fuir à l'étranger, tandis que l'avenir de nombreux autres enfants est incertain. La Fédération de Russie a été appelée, à plusieurs reprises cet après-midi, à retirer ses troupes et à ouvrir des couloirs humanitaires. Les enfants ukrainiens, « actuellement les plus grandes victimes de la guerre », méritent de vivre en paix et en sécurité, et méritent que leurs droits fondamentaux soient respectés et protégés, a-t-il été affirmé.
En conclusion du dialogue, Mme Gamba a indiqué que son bureau était en contact avec des partenaires sur le terrain en Ukraine pour récolter des informations sur les graves violations subies par les enfants. La Représentante spéciale a en outre demandé que les processus de paix incluent des dispositions spécifiques à la protection des droits de enfants.
En fin de séance les délégations suivantes ont exercé leur droit de réponse : Arménie, Bélarus, Lituanie, Iran, Fédération de Russie, Algérie, Israël, Chine, Azerbaïdjan et Maroc.
Demain matin, à 10 heures, le Conseil tiendra un dialogue avec le Rapporteur spécial sur le logement convenable, avant de tenir un autre dialogue sur le rapport du Haut-Commissariat sur la situation des droits de l’homme au Bélarus.
Fin du dialogue avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés
Aperçu du dialogue
Cet après-midi, nombre de délégations se sont dites très préoccupées par les conclusions du rapport de la Représentante spéciale, Mme Gamba, qui met l'accent sur les lacunes dans la protection des enfants dans les zones de conflit et sur la persistance de violations graves commises à leur encontre, qu’il s’agisse de meurtres et de mutilations d’enfants, de recrutements d'enfants, ou de refus d'accès humanitaire. Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité de protéger les écoles, les enseignants et les étudiants pendant les conflits armés, et ont encouragé les États Membres à protéger l'éducation de toute attaque.
Pour trouver une solution à long terme au problème des enfants dans les conflits armés, il faut adopter une stratégie préventive qui s'attaque aux causes fondamentales de la guerre, ont souligné plusieurs intervenants.
L’année 2022 marque non seulement le vingt-cinquième anniversaire du mandat de la Représentante spéciale, mais aussi le vingtième anniversaire du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, qui traite de l'implication d'enfants dans les conflits armés, a-t-il été rappelé. Ce dernier instrument est essentiel pour réduire le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les conflits, a insisté une délégation, appelant les États qui ne l'ont pas encore fait à ratifier le Protocole facultatif.
Au cours des deux premières semaines de la « guerre en Ukraine », a-t-il été déploré, un million d'enfants ukrainiens ont dû fuir à l'étranger, tandis que l'avenir de nombreux autres enfants est incertain. La Fédération de Russie a été appelée, à plusieurs reprises cet après-midi, à retirer ses troupes, à ouvrir des couloirs humanitaires et à respecter ses obligations « en tant que partie au Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés ». Les enfants ukrainiens, « actuellement les plus grandes victimes de la guerre », méritent de vivre en paix et en sécurité, et méritent que leurs droits fondamentaux soient respectés et protégés, a-t-il été affirmé.
Une délégation a rappelé les milliers d’enfants tués ou blessés dans les combats en Afghanistan, dont bon nombre lors de frappes aériennes de la coalition de l'OTAN dirigée par les États-Unis. Une autre délégation a dénoncé les « violations systématiques des droits des enfants palestiniens » commises par la « puissance occupante ».
D’autres violations des droits des enfants – y compris des meurtres, des viols, des attaques contre des écoles et des hôpitaux, la militarisation d’établissements scolaires ou encore le recrutement forcé d’enfants – ont été dénoncées dans plusieurs pays du Caucase, du sous-continent indien, du Maghreb, du Moyen-Orient, de l’Amérique du Sud et de l’Afrique.
Les pays ont été appelés à éliminer le recrutement et l'utilisation illicites d'enfants dans les conflits armés, y compris par des organisations terroristes. Il a été recommandé de créer des services de réadaptation et de réintégration complets et fondés sur les droits de l'homme pour les enfants qui ont été recrutés et impliqués dans des conflits armés ; et de mettre fin à la détention d'enfants en raison de leur association réelle ou présumée avec des acteurs armés.
La Représentante spéciale a été priée de dire quelle action concrète, au-delà des condamnations, la communauté internationale pourrait entreprendre pour protéger la vie et les moyens de subsistance de milliers d'enfants ukrainiens. Elle a aussi été priée de se pencher, à l’avenir, sur la question du rapatriement des enfants depuis des zones de conflit et leur réhabilitation. Il lui a également été demandé de traiter de l’impact négatif des « sanctions illégales » sur la situation des enfants dans les conflits armés.
*Liste des intervenants : Égypte, Libye, Slovénie, Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Malaisie, Iraq, Venezuela, France, Japon, Nigéria, Luxembourg, Éthiopie, Chine, Arménie, Lesotho, Suisse, Pakistan, Lituanie, État de Palestine, Fédération de Russie, Indonésie, Panama, Maroc, Algérie, Yémen, Irlande, Tunisie, États-Unis, Belgique, Afghanistan, Royaume-Uni, Azerbaïdjan, Grèce, Malte, Colombie, Pologne, Soudan du Sud, Géorgie, Portugal, Malawi, Syrie, Cuba, Viet Nam, Ukraine, Philippines, Croatie, Espagne, Inde, Arabie saoudite, Burkina Faso, Iran, Turquie, Argentine, Conseil national des droits de l’homme du Maroc, Center for Reproductive Rights, Defence for Children International, Commission colombienne des juristes, Association internationale du barreau, Organisation internationale pour les pays les moins avancés (OIPMA), China Society for Human Rights Studies, Association for Defending Victims of Terrorism, Next Century Foundation, Centre d’études juridiques africaines et Il Cenacolo.
Réponses et remarques de conclusion de la Représentante spéciale
MME VIRGINIA GAMBA, Représentante spéciale pour la question des enfants et des conflits armés, a indiqué que son mandat avait mené une étude concernant l’impact de la pandémie sur les droits des enfants en situation de conflit armé.
La ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant et du Protocole facultatif sur l’implication d’enfants dans les conflits armés n’est que la première étape pour garantir les droits des enfants dans les conflits, a ensuite souligné Mme Gamba : l’essentiel est d’appliquer concrètement les droits garantis, ce à quoi le mandat s’applique en collaboration avec le Comité des droits de l’enfant, a-t-elle indiqué.
Mme Gamba a indiqué que son mandat travaille certes à la réintégration des enfants soldats, mais a souligné que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et les organisations non gouvernementales (ONG) sont en pointe dans ce domaine. Le mandat a lancé, entre autres, un processus (« de Nairobi ») pour demander aux enfants leur avis sur cette question, a-t-elle ajouté.
Mme Gamba a recommandé aux États d’expliquer aux groupes armés en quoi consistent leurs obligations relativement au droit à l’éducation des enfants. Les États doivent poursuivre les auteurs d’attaques contre les écoles, y compris quand il s’agit de groupes armés, a-t-elle insisté.
Mme Gamba a par ailleurs indiqué que son bureau était en contact avec des partenaires sur le terrain en Ukraine pour récolter des informations sur les graves violations subies par les enfants.
La Représentante spéciale a enfin demandé que les processus de paix incluent des dispositions spécifiques à la protection des droits de enfants.
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