Fil d'Ariane
LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT EXAMINE LA QUESTION DE L'INTÉGRATION D'UNE PERSPECTIVE SEXOSPÉCIFIQUE DANS LE DÉSARMEMENT
La Conférence du désarmement a consacré la séance plénière de ce matin à la question de l'intégration d'une perspective sexospécifique dans le désarmement. La séance était présidée par M. German Edmundo Proffen, de l'Argentine, en l'absence de l'Ambassadeur Carlos Mario Foradori, Président de la Conférence pour la période qui se termine vendredi.
Les interventions des membres de la Conférence sont été précédés de déclarations liminaires de Mme Tatiana Valovaya, Secrétaire générale de la Conférence du désarmement et Directrice générale de l'Office des Nations Unies à Genève, et par Mme Renata Dalaqua, de l'Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement.
Mme Valovaya a rappelé que le Secrétaire général des Nations Unies n'avait eu de cesse de mettre l'accent sur la participation pleine et égale des femmes dans tous les processus de décision relatifs au désarmement, en tant que facteur essentiel d'une paix et d'une sécurité pérennes. En particulier, le Secrétaire général, dans son Agenda pour le désarmement, pose que l'égalité entre les sexes dans ce processus est à la fois une obligation morale et une nécessité opérationnelle.
Mme Dalaqua a souligné qu'instaurer une culture de l'égalité entre les sexes revient à accorder donner de la valeur à la diversité et au changement – une démarche qui exige un départ radical de la culture actuelle en matière de désarmement et de contrôle des armements. Elle a recommandé que la Conférence formule ses résolutions dans un langage inclusif, qu'elle organise des séances d'information sur la manière d'aborder les questions de fond dans une perspective sexospécifique et qu'elle invite d'avantage d'expertes à faire des présentations.
Pendant le débat, les délégations ont généralement estimé que le renforcement du rôle des femmes dans l'architecture du désarmement, et en particulier dans les travaux de la Conférence, se justifiait par le fait que la diversité des représentants de pays était propice au désarmement et au contrôle des armes. Plusieurs mentions ont été faites du lien entre le commerce des armes et la violence sexiste, de même que de la nécessité de tenir compte des effets différenciés des conflits sur les femmes et les hommes.
Les pays suivants ont participé au débat : Chili, Suisse, Canada, Australie, Slovénie, Croatie au nom de l'Union européenne, Norvège, Irlande, Pérou, Pays-Bas, Autriche, Lettonie, États-Unis, Royaume-Uni, Mexique, Pakistan, Iran, République de Corée, Espagne, Turquie, Indonésie, Cuba, Venezuela et Syrie.
En fin de séance, le Brésil a rendu hommage à Javier Pérez de Cuéllar, ancien diplomate péruvien, Secrétaire général des Nations Unies de 1982 à 1991, homme de paix et promoteur du désarmement, décédé le 4 mars dernier. Le Pérou a remercié le Brésil de cet hommage.
La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra le mardi 17 mars, à partir de 10 heures, sous présidence australienne. À cet égard, l'Australie a précisé que cette séance serait consacrée à « la vérification du désarmement nucléaire », y compris au rapport du Groupe d'experts gouvernementaux chargé d'examiner le rôle de la vérification dans la progression du désarmement nucléaire. L'Australie a aussi annoncé qu'elle organiserait un débat sur la réduction des risques dans l'espace extra-atmosphérique au lendemain de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (New York, 27 avril - 22 mai 2020).
Déclarations liminaires
Au nom du Président de la Conférence, l'Ambassadeur Carlos Mario Foradori, M. GERMAN EDMUNDO PROFFEN (Argentine) a déclaré que, pour la majeure partie des instruments dans le domaine du désarmement et la maîtrise des armements, la question de genre est abordée de façon transversale. Ainsi, le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires reconnaît que les armes ont un effet disproportionné sur les femmes et les filles et l'obligation d'apporter une assistance aux victimes en prenant en compte leur âge et leur sexe. Pour sa part, le Traité sur le commerce des armes établit que l'État exportateur d'armes conventionnelles devra prendre en compte le risque que supposent ces armes c'est-à-dire, le risque que ces armes soient utilisées pour commettre ou faciliter des actes graves de violence au motif du genre ou des actes graves de violence à l'encontre de femmes. Dans ce contexte, il est nécessaire que la Conférence du désarmement favorise un scénario dans lequel il y aurait égalité d'opportunité pour tous et qu'elle introduise de nouvelles approches pour pouvoir avancer concrètement au fond. Voilà pourquoi nous devons dépasser les déclarations purement déclaratives.
MME TATIANA VALOVAYA, Secrétaire générale de la Conférence et Directrice générale de l'Office des Nations Unies à Genève, a rappelé que 2020 marquait le vingt-cinquième anniversaire de l'adoption tant de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité (sur « les femmes, la paix et la sécurité »), que de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing. De même était adoptée par l'Assemblée générale, il y a 10 ans, la résolution intitulée « Femmes, désarmement, non-prolifération et maîtrise des armements » (A/RES/65/69).
Depuis lors, le Secrétaire général des Nations Unies n'a jamais cessé de mettre l'accent sur la participation pleine et égale des femmes dans tous les processus de décision relatifs au désarmement, en tant que facteur essentiel d'une paix et d'une sécurité pérennes. En particulier, le Secrétaire général, dans son Agenda pour le désarmement, pose que l'égalité entre les sexes dans ce processus est une obligation morale et une nécessité opérationnelle. La contribution des femmes, tant dans le développement que dans l'application des instruments de désarmement, doit être reconnue et la voix des femmes entendue, a insisté Mme Valovaya.
La Secrétaire générale de la Conférence a aussi fait remarquer que, parallèlement aux efforts visant à permettre une participation significative des femmes au désarmement, il convient de tenir compte des effets spécifiques des armes sur certaines catégories de population.
MME RENATA DALAQUA, de l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), a rappelé la volonté du Secrétaire général, telle qu'exprimée, notamment, dans son Agenda pour le désarmement (2018) de parvenir à la parité entre les sexes dans les instances chargées du désarmement. Mme Dalaqua a fait état de progrès à cet égard dans les résolutions de l'Assemblée générale sur le désarmement, la perspective sexospécifique étant mentionnée dans un tiers d'entre elles, de même que dans la volonté exprimée par les États, par le biais de déclarations et résolutions, d'assurer la pleine participation des femmes dans les questions de armements.
Concrètement, l'UNIDIR constate que la participation des femmes à la Première Commission de l'Assemblée générale et au processus d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a évolué de manière similaire : aujourd'hui, environ 30% des délégués à ces processus sont des femmes, la proportion s'élevant à 37% à la Conférence du désarmement.
Mais ce pourcentage ne se retrouve pas dans la participation effective des femmes aux travaux : les femmes déléguées ne prononcent que 20% des interventions devant la Conférence, le nombre d'expertes invitées à faire des présentations devant la Conférence étant également inférieur à celui des experts, a relevé Mme Dalaqua.
D'une manière générale, les préjugés contre les femmes restent largement prévalents dans la société, a poursuivi l'experte. Elle a cité à cet égard l'Indice des normes sociales relatif à l'égalité des sexes du Programme des Nations Unies pour le développement, qui révèle notamment que près de la moitié des hommes et des femmes dans 75 pays considèrent que les hommes font de meilleurs chefs politiques.
Dans un tel contexte, a expliqué Mme Dalaqua, instaurer une culture de l'égalité entre les sexes revient à accorder de la valeur à la diversité et au changement : cette démarche exige un départ radical de la culture actuelle au sein de la communauté du contrôle des armements.
L'UNIDIR recommande donc que la Conférence du désarmement formule ses résolutions dans un langage inclusif et qu'il organise des séances d'information sur la manière d'aborder les questions de fond dans la perspective sexospécifique. La Conférence devrait aussi veiller à la parité entre les sexes parmi les experts invités à s'exprimer devant elle, a recommandé Mme Dalaqua.
Autres déclarations
Le Chili a déclaré que la question de la place des femmes dans les efforts en faveur de la paix et de la sécurité comptait parmi les priorités de sa politique étrangère, axée sur le renforcement des capacités et l'adoption de politiques publiques garantes du pleine exercice des droits des femmes – entre autres objectifs. La perspective de genre est également incluse dans la planification des opérations de maintien de la paix auxquelles participe le Chili, a dit la délégation.
La Suisse a indiqué qu'elle coopérait avec l'UNIDIR à l'articulation des Objectifs de développement durable 5 et 16, respectivement consacrés à l'égalité entre les sexes et à la paix et à la justice. D'autre part, la Suisse entend prendre en compte la dimension de genre dans le cadre de sa présidence de la deuxième Conférence d'examen de la Convention sur les armes à sous-munitions, en novembre prochain.
Le Canada a assuré qu'il défendait systématiquement la parité entre les sexes dans les questions de désarmement. Le Canada s'est investi, en particulier, pour la présence égale des femmes lors de la négociation du Plan d'action d'Oslo sur l'interdiction des mines antipersonnel, en 2019. Le représentant canadien a ensuite relevé que la Conférence était toujours majoritairement composée d'hommes.
L'Australie a souligné que le renforcement du rôle des femmes dans l'architecture du désarmement, et en particulier dans les travaux de la Conférence, se justifiait par le fait que la diversité des représentants de pays était propice au désarmement et au contrôle des armes. L'Australie pays est le premier pays à avoir envoyé une déléguée aux Nations Unies, en 1945, et se félicite que des femmes occupent aujourd'hui des postes importants en matière de désarmement au sein des Nations Unies, mentionnant les cas de Mme Izumi Nakamitsu, Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, ainsi que de Mme Valovaya.
La Slovénie a souligné l'importance que revêt pour elle la prochaine Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. L'égalité entre les hommes et les femmes sera l'une des priorités pour la Slovénie, qui cherchera à inclure les perspectives de genre dans les débats sur le désarmement nucléaire, la non-prolifération et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, a dit la délégation.
Le Traité sur le commerce des armes a établi, le premier, le lien entre la violence sexiste et le commerce des armes, a rappelé la Croatie, au nom de l'Union européenne. Elle a mis en avant, en particulier, le fait que la violence n'a pas les mêmes effets sur les femmes, sur les hommes, sur les garçons et sur les filles.
De même, la Norvège a relevé que si la représentation et la diversité des voix sont importantes, il faut aussi prendre en considération le fait que les femmes, les hommes, les filles et les garçons ne sont pas exposés aux mêmes menaces pendant et après les conflits. Il est nécessaire de prendre ce facteur en compte afin de trouver de solutions adaptées pour améliorer la sécurité humaine de tous les membres de la société.
L'Irlande a fait observer que la seule augmentation du nombre des femmes ne suffirait pas pour surmonter l'inégalité entre les sexes : il est nécessaire, d'une part, que les femmes puissent réellement influencer les prises de décision et, d'autre part, que les acteurs multilatéraux comprennent que les questions relatives au désarmement et à la non-prolifération ont généralement une dimension sexospécifique. L'Irlande a, elle aussi, relevé le lien entre le commerce des armes et la violence sexiste.
Pour le Pérou, le document élaboré par la Finlande sur le suivi de la perspective de genre contenue dans le Plan d'action d'Oslo ; le document Missing Links de l'UNIDIR ; ou encore les travaux de la Lettonie sur le rôle du commerce des armes dans la violence contre les femmes – toutes ces initiatives correspondent à la démarche des « douze petits gestes qui comptent énormément pour la Génération Égalité», préconisée par ONU-Femmes.
Les Pays-Bas ont regretté les lacunes entre l'engagement affiché vis-à-vis de l'application de la résolution 1325 et son application effective. La délégation a indiqué que le Ministère néerlandais des affaires étrangères avait organisé des débats internes sur les questions de diversité et d'égalité, débats qui ont montré que la diversité des perspectives doit être prise en compte tous les jours, et non uniquement à l'occasion de la Journée mondiale des femmes. Les Pays-Bas ont, comme d'autres, relevé qu'il restait beaucoup à faire pour parvenir à la parité entre les sexes au sein de la Conférence.
L'Autriche a rappelé que la résolution 1325 était la première à mettre l'accent sur les effets des conflits sur les femmes et sur le rôle de ces dernières dans le rétablissement de la sécurité. Elle a plaidé pour la prise en compte des vulnérabilités spécifique à chaque sexe – la délégation a cité le fait que les victimes des bombes à fragmentation sont en majorité des hommes, mais que les effets des armes à effets ionisants sont plus marqués et plus mortels pour les femmes.
La Lettonie a mis en évidence les trois facteurs qui, selon elle, conditionnent les progrès réalisés sur la question de la violence fondée sur le sexe dans le traité sur le commerce des armes. Premièrement, un plus grand équilibre entre les sexes dans les discussions ; deuxièmement, la prise en compte des effets différents des conflits pour les hommes, les femmes, les filles et les garçons ; enfin, les aspects spécifiques de l'évaluation des risques de la violence sexiste.
Les États-Unis ont fait état de l'adoption d'une stratégie nationale de sécurité tenant compte du rôle des femmes dans le désarmement et basée sur la reconnaissance de l'importance de la diversité des opinons pour une bonne compréhension de tous les enjeux. Les États-Unis ont adopté leur propre loi sur les femmes, la paix et la sécurité, axée en particulier sur la participation des femmes et la formation des acteurs du secteur du désarmement.
Le Royaume-Uni a assuré qu'il défendait la cause de l'égalité entre les sexes dans de nombreux forums et depuis longtemps. Le Royaume-Uni finance, en particulier, le programme « Genre et désarmement » de l'UNIDIR. Le Royaume-Uni est d'avis, sur ces questions, que la qualité de la participation des femmes était aussi importante que la quantité.
Le Mexique a fait remarquer que l'équipe de direction de la Conférence du désarmement était dirigée par une femme. Il faut dépasser la conception patriarcale de la sécurité qui domine le monde depuis longtemps, a plaidé le Mexique, avant de saluer les initiatives prises à cet égard par le Secrétaire général des Nations Unies. La délégation a mis en avant la politique extérieure féministe de son pays.
Le Pakistan a rappelé que, pendant sa présidence de la Conférence du désarmement, en mai 2016, il avait lui-même organisé une plénière sur le thème de la participation des femmes au désarmement. La délégation a ensuite cité plusieurs femmes ayant participé activement, au sein du gouvernement et de l'armée pakistanais, aux débats et efforts en matière de désarmement et de maintien de la paix.
L'Iran a rappelé que l'existence même des armes nucléaires est la principale menace pour la paix et la sécurité internationales. L'Article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires impose déjà une obligation de mener des négociations de bonne foi pour éliminer ces armes, seule manière de protéger réellement l'humanité, a rappelé l'Iran. Il a condamné le fait que les États-Unis, par leur nouvelle posture nucléaire, mettent en danger le TNP et constituent une menace pour la paix et la sécurité internationales. L'Iran s'est par ailleurs demandé comment le débat de ce matin pourrait aider la Conférence à réaliser son mandat. Il a recommandé que la Conférence réponde aux préoccupations de la communauté internationale, se concentre sur le désarmement nucléaire en tant qu'urgence et évite de perdre de l'énergie sur des questions moins importantes.
La République de Corée a souhaité, pour sa part, recentrer le débat sur la perspective de genre. Elle a salué les recherches de l'UNIDIR sur la place des femmes dans le désarmement. La République de Corée participe activement aux initiatives qui ont été lancées au sein de la Genève internationale pour améliorer la place des femmes dans les instances diplomatiques, a dit la délégation. La République de Corée est attachée à la parité entre les sexes dans toutes les discussions sur le désarmement, un sujet que sa délégation a qualifié d'important.
L'Espagne a déclaré que l'une des priorités de sa politique extérieure « féministe » était la place des femmes dans tous les efforts de désarmement, au sein du Ministère des affaires étrangères comme du reste du gouvernement. La délégation a aussi insisté sur « l'importance d'une participation qualitative des femmes aux processus décisionnels dans la diplomatie préventive ».
La Turquie a déclaré que le débat de ce jour était une excellente occasion de réfléchir aux moyens d'appliquer la résolution 1325 qui, avec d'autres textes adoptés depuis, vient constituer un cadre normatif solide pour encourager les États à favoriser la participation des femmes. La Turquie a insisté sur le rôle important des femmes dans le maintien de la paix et dans le contrôle des armements.
Les États-Unis ont regretté qu'une délégation ait choisi de détourner la conversation vers d'autres sujets. Il importe de communiquer pour se comprendre et pas nécessairement de réagir à tout prix, a fait observer la délégation.
Pour l'Indonésie, les femmes sont des artisans de paix à tous les niveaux et elles contribuent de manière déterminante à la réalisation des Objectifs de développement durable et de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.
Cuba a déclaré que l'importance de la femme était toujours allée de soi dans le processus révolutionnaire, bien avant les discours sur la sexospécificité. Aujourd'hui, les femmes jouent un rôle déterminant dans la vie politique et économique du pays et jouissent d'une espérance de vie supérieure à celle de certains pays occidentaux, a fait valoir la délégation. Elle a par ailleurs insisté sur l'importance pour la Conférence de négocier un traité contraignant en matière de désarmement.
Le Venezuela a, de même, demandé que la Conférence cible ses travaux et travaille indépendamment de la grande polarisation naturelle qui existe entre les doctrines de sécurité. Le Venezuela plaide pour que la Conférence retrouve la place qui est la sienne sur la scène internationale. La délégation a ajouté que la perspective de genre faisait partie intégrante de toute l'action de son gouvernement.
L'Iran a déclaré que l'égalité des sexes était une question très importante pour le Gouvernement iranien – 60% des personnes inscrites à l'université en Iran sont des femmes, a fait valoir la délégation. Si les États-Unis, a-t-elle ajouté, écoutaient pour comprendre, ils entendraient l'appel de la communauté internationale à lever les sanctions contre l'Iran dans le cadre de la lutte actuelle contre le coronavirus.
La Syrie a déclaré que la première femme à représenter un pays arabe était une Syrienne, dans les années 1940. La Syrie plaide par ailleurs pour que la Conférence renonce à toute politisation.
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DC20.016F