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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT SE RÉUNIT SOUS LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE BOLIVARIENNE DU VENEZUELA

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, sa première séance plénière publique sous la présidence de l’Ambassadeur Jorge Valero de la République bolivarienne du Venezuela.

M. Valero a indiqué que sa présidence de la Conférence serait marquée par la transparence, le respect des procédures et la recherche du consensus et qu’elle porterait sur l’élaboration d’un programme de travail équilibré et inclusif. Il a précisé qu’il convoquerait des consultations à ce propos et présenterait un projet de programme le 30 mai prochain, avant d’en débattre lors d’une séance le mardi 4 juin.

Suite à cette allocution du nouveau Président, de nombreuses délégations ont plaidé pour le respect du Règlement intérieur de la Conférence et du rôle de la présidence de cette instance, recommandant aux États membres de s’abstenir de politiser les travaux. Une délégation a regretté que plusieurs membres de la Conférence aient choisi de s’absenter de la salle pour des raisons ne relevant pas de la Conférence elle-même.

Des délégations ont également regretté que les discussions sur le programme de travail de la Conférence en 2019 n’aient pas abouti et ont mis en garde contre les risques que cette impasse fait courir à la Conférence. Elles ont dit appuyer les travaux de la présidence, en particulier la poursuite des consultations autour du programme de travail de la Conférence.

De nombreuses délégations ont insisté sur la nécessité de tenir compte des efforts constructifs déployés par les précédentes présidences de la Conférence cette année. Elles ont aussi posé des questions sur le calendrier des travaux prévus par M. Valero.

Ce matin, les délégations des pays suivants ont fait des déclarations: Pakistan, République arabe syrienne, Zimbabwe, République populaire démocratique de Corée, Inde, Fédération de Russie, République islamique d’Iran, Afrique du Sud, Algérie, Chine, Mexique, Viet Nam, Indonésie, Pays-Bas, Myanmar, Allemagne, France, Égypte et Cuba.


La République bolivarienne du Venezuela préside la Conférence jusqu’au 23 juin prochain. La date de la prochaine réunion publique de la Conférence sera annoncée ultérieurement.


Aperçu des déclarations

Le nouveau Président de la Conférence, l’Ambassadeur JORGE VALERO, Représentant permanent de la République bolivarienne du Venezuela auprès des Nations Unies à Genève, a déclaré que c’était un honneur pour son pays de reprendre la présidence de la Conférence, unique instance de négociation multilatérale dans le domaine du désarmement. Il a reconnu le travail réalisé cette année par les présidents précédents, en particulier les Ambassadeurs d’Ukraine et du Royaume-Uni, pour redynamiser les travaux de la Conférence.

La République bolivarienne du Venezuela insiste sur la nécessité de supprimer toutes les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires, a poursuivi M. Valero. Pour ce faire, a-t-il ajouté, il importe d’instaurer la confiance et le respect entre les États. La paix mondiale doit prévaloir et les menaces de guerre doivent disparaître, a-t-il insisté.

M. Valero a ensuite assuré que sa présidence serait marquée par la transparence, le respect des procédures et la recherche du consensus et qu’elle porterait sur l’élaboration d’un programme de travail équilibré et inclusif. Il a indiqué qu’il convoquerait des consultations à ce propos et présenterait un projet de programme le 30 mai prochain, avant d’en débattre lors d’une séance le mardi 4 juin.

Le Pakistan a regretté que plusieurs membres de la Conférence aient choisi de s’absenter de la salle pour des raisons ne relevant pas de la Conférence elle-même. Il a espéré que la Conférence ne serait pas victime de questions politiques étrangères à ses travaux de fond.

Le Pakistan a ensuite fait état d’un progrès s’agissant de la prévention d’une course aux armements dans l’espace, à savoir la signature, le 22 mai dernier, par les ministres des affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai, d’une déclaration conjointe visant « le non-placement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique ». Pour le Pakistan, le projet de traité de prévention du déploiement d’armes dans l’espace défendu par la Chine et la Fédération de Russie est une bonne base pour ouvrir des négociations à la Conférence.

La République arabe syrienne s’est félicitée de l’intérêt de la République bolivarienne du Venezuela pour un programme de travail qui tienne compte des intérêts des États membres. La délégation syrienne a ensuite regretté que la présidence précédente de la Conférence – celle des États-Unis –, défendant un programme de travail unilatéral, n’ait pas créé les conditions d’une négociation sur les questions pertinentes pour l’ordre du jour de la Conférence et que la présidence de la Conférence ait alors été exploitée dès le premier jour pour lancer des accusations à l’égard d’États membres.

La délégation syrienne a par ailleurs déploré que le terrorisme soit utilisé pour saper la stabilité des États membres ou comme moyen de s’ingérer dans leurs affaires intérieures. Ce problème est d’autant plus préoccupant que certains États ne respectent pas leurs obligations en matière de désarmement nucléaire. La revitalisation de la Conférence est indispensable, vu la complexité de la situation internationale actuelle marquée par des crises. La nature et le rôle de la Conférence doivent être préservés, les visées politiciennes devant en être exclues, a recommandé la délégation syrienne.
Le Zimbabwe a fait part de sa préoccupation face à l’absence d’accord sur un programme de travail pour la présente session de la Conférence. Il s’est dit satisfait par la volonté de la République bolivarienne du Venezuela de consolider les travaux réalisés par les présidences précédentes. Le Zimbabwe a demandé à tous les membres de respecter le Règlement intérieur de la Conférence et le rôle de la présidence de cette instance, et de s’abstenir d’en politiser les travaux.

La République populaire démocratique de Corée a regretté que les précédents présidents de la Conférence aient échoué à trouver un consensus sur le programme de travail. La délégation de la République populaire démocratique de Corée a assuré le Président de la Conférence qu’elle soutiendrait ses efforts et a appelé les États membres à œuvrer pour la confiance mutuelle et à respecter les règles de procédure (c’est-à-dire le Règlement intérieur de la Conférence); elle s’est dite opposée à la politisation des travaux de la Conférence et au détournement de son Règlement.

L’Inde a elle aussi assuré le Président de la Conférence de son soutien. Elle a insisté sur le fait que la préparation du programme de travail incombe à la présidence et a salué les efforts dans ce sens réalisés par l’Ukraine et le Royaume-Uni. L’Inde a recommandé que la Conférence réfléchisse à ce qui pourrait constituer un dénominateur commun entre les États membres.

La Fédération de Russie a félicité M. Valero de son accession à la présidence de la Conférence et a dit espérer que son expérience diplomatique permettrait à cette instance de progresser dans ses travaux. La Fédération de Russie a ensuite jugé inadmissible la politisation des travaux de la Conférence, estimant que cette instance n’est pas une plateforme pour régler des comptes entre États ou pour s’ingérer dans les processus politiques internes des pays. La Fédération de Russie espère qu’en dépit des pressions qui s’exercent sur elle, la présidence vénézuélienne se concentrera sur la préparation du programme de travail.

La délégation russe a en outre regretté la position des États-Unis et du Groupe de Lima, qui ne fait que creuser les écarts entre les États membres à propos d’éléments extérieurs à l’ordre du jour: cela risque d’entraîner l’effondrement de la Conférence, a-t-elle mis en garde, et ce, alors même que les questions relatives à la maîtrise des armements et à la non-prolifération sont à nouveau au cœur des préoccupations de la communauté internationale. La Fédération de Russie, qui reste un fervent partisan de la Conférence, appelle les États Membres à s’abstenir d’exacerber les tensions et à reprendre leurs travaux de fond sans délai.

La République islamique d’Iran a assuré le Président de la Conférence de son plein soutien dans l’exercice de son mandat. Elle a insisté sur le rôle très important non seulement de la Conférence mais aussi de sa présidence, comme il est stipulé dans le Règlement intérieur. La République islamique d’Iran a estimé que le refus de certains États de participer aux travaux revenait à détruire le multilatéralisme. Pour la délégation iranienne, il est temps de se concentrer sur la recherche de points communs et sur ce qui est réaliste et faisable pour la session de 2019.

L’Afrique du Sud a regretté que les discussions sur le programme de travail en 2019 n’aient pas abouti et a mis en garde contre les risques que cette impasse fait courir à la Conférence. L’Afrique du Sud a salué l’annonce faite par la présidence de la Conférence qu’elle présenterait bientôt un projet de programme de travail. L’Afrique du Sud a ajouté qu’elle était préoccupée par les tentatives de saper la crédibilité de la Conférence, en particulier le fait d’intégrer à son ordre du jour des questions ne relevant pas de son mandat.

L’Algérie a assuré la présidence de son plein soutien dans l’accomplissement de son mandat. L’Algérie a ensuite souligné l’importance d’adopter un programme de travail consensuel, global et équilibré et d’éviter toute déviation du mandat de la Conférence. Le respect des règles de procédure et l’attachement au mandat de la Conférence sont des facteurs objectifs à même de prévenir la politisation de ses travaux, a insisté l’Algérie.

La Chine a dit appuyer les travaux de la présidence de la Conférence, en particulier la poursuite des consultations autour du programme de travail sur la base des efforts constructifs des présidences de l’Ukraine et du Royaume-Uni. La Chine s’est dite disposée à travailler avec toutes les délégations pour relancer rapidement les travaux de fond de la Conférence.

Le Mexique a dit avoir écouté avec attention la présentation des priorités de la nouvelle présidence pour relancer la Conférence sur la voie des négociations de fond. Tout débat doit avoir pour objectif de sortir la Conférence de la paralysie, a souligné le Mexique. Le pays a insisté sur le fait que Conférence n’est pas un forum de délibérations et a recommandé que les États membres s’abstiennent de politiser les travaux en traitant de questions qui ne ressortissent pas du mandat de cette instance. Le Mexique a assuré la présidence de son soutien.

Le Viet Nam a espéré que la Conférence irait de l’avant et s’est dit disposer à y contribuer activement. Le pays a insisté sur la nécessité de respecter le mandat de la Conférence, unique instance de négociation multilatérale dans le domaine du désarmement. Le Viet Nam attend avec un grand intérêt le projet de programme de travail annoncé par le Président de la Conférence.

L’Indonésie a souligné qu’il restait peu de temps pour que la Conférence se dote d’un programme de travail en 2019. Elle a recommandé que les États membres s’inspirent des travaux déjà effectués par l’Ukraine et le Royaume-Uni. L’Indonésie a elle aussi mis en garde les États membres contre la politisation des travaux de la Conférence.

Les Pays-Bas ont prié la présidence de la Conférence de préciser si elle comptait s’inspirer des travaux des présidences antérieures du Royaume-Uni, de l’Ukraine et des États-Unis. Elle a fait observer que les délais évoqués par le Président étaient très courts.

Le Myanmar a plaidé pour la non-politisation des travaux de la Conférence. Il a dit soutenir l’action du Président de cette instance et l’a assuré de sa collaboration.

L’Allemagne a insisté sur l’importance de consolider les efforts réalisés par l’Ukraine et le Royaume-Uni.

La France a regretté que la proposition de débat thématique du Président fusionne les points de l’ordre du jour de la Conférence consacrés respectivement à la prévention de la guerre nucléaire, à la prévention d’une course aux armements dans l’espace et aux arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi de ces armes. La France attache une grande importance à un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, a rappelé la délégation française.

La France recommande que les discussions sur un programme de travail passent par la recherche sincère du consensus et l’exercice neutre et impartial de la fonction de présidence (de la Conférence). Elle a aussi recommandé à la présidence (de la Conférence) de s’inspirer du travail de l’Ukraine, du Royaume-Uni et des États-Unis, dans un souci d’efficacité et de continuité. La France a recommandé de repousser à une date ultérieure la séance prévue le 30 mai par la présidence.

Pour l’Égypte, la recherche du consensus en faveur d’un programme de travail complet et équilibré doit être au cœur des travaux de la Conférence, pour la sortir de l’impasse. L’Égypte a assuré le Président de la Conférence de son soutien.

Cuba a souligné que le Règlement intérieur et le multilatéralisme constituaient la base essentielle des travaux de la Conférence. Elle a rappelé que tous les pays épris de paix étaient attachés au désarmement et aux travaux de la Conférence. Cuba, pour sa part, est préoccupée par l'unilatéralisme et les actions de certains États qui cherchent à politiser les travaux de cette instance. Cuba exprime son plein appui à la présidence vénézuélienne.

Le Président de la Conférence a assuré que ses travaux s’inscriraient dans la continuité des efforts déjà faits par les organes subsidiaires en 2018 et qu’ils tiendraient compte des précédentes présidences de la Conférence. M. Valero a ajouté qu’il consulterait en outre le secrétariat pour les autres préoccupations pratiques exprimées.



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DC/19/27F