Fil d'Ariane
POINT DE PRESSE DU SERVICE DE L'INFORMATION
Marie Heuzé, Directrice du Service de l'information des Nations Unies à Genève, a présidé le point de presse qui a notamment porté sur la résolution 1636 adoptée hier par le Conseil de sécurité; les déclarations récentes du Secrétaire général; la mort au Soudan de deux démineurs de la Fondation suisse de déminage; les derniers développements en Asie du Sud; les droits de l'homme; et les activités à Genève.
Ont participé à ce point de presse les porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, du Programme alimentaire mondial, de l'Organisation mondiale de la santé, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, de l'Organisation internationale pour les migrations, du Comité international de la Croix-Rouge et de la Fondation suisse de déminage.
Conseil de sécurité
La Directrice a rappelé que les membres du Conseil de sécurité se sont réunis hier en présence du Secrétaire général et ont adopté à l'unanimité la résolution 1636 (2005), après examen du rapport de la Commission internationale indépendante des Nations Unies chargée d'enquêter sur l'assassinat de l'ancien Premier Ministre libanais Rafik Hariri et de 22 autres personnes. Les membres du Conseil demandent à tous les États d'empêcher l'entrée sur leur territoire ou le passage en transit par leur territoire des personnes désignées par la Commission ou le Gouvernement du Liban, ainsi que de geler tous fonds, avoirs financiers et ressources économiques détenus par ces mêmes individus. Ils invitent également la Syrie à détenir les responsables syriens ou les individus que la Commission soupçonne d'être impliqués. La séance était présidée par le Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, Mihai-Razvan Ungureanu. À partir d'aujourd'hui, la présidence du Conseil du sécurité est assurée par la Fédération de Russie.
Nouveaux documents
Mme Marie Heuzé a indiqué que les correspondants trouveront en Salle de presse plusieurs copies de déclarations récentes du Secrétaire général concernant notamment la Bolivie, l'Inde et la Côte d'Ivoire.
La Directrice du Service de l'information a attiré l'attention des correspondants sur la déclaration faite hier par le Secrétaire général au sujet du Zimbabwe. Le Secrétaire général reste profondément préoccupé par la situation humanitaire au Zimbabwe. Les Nations Unies continuent de recevoir des informations faisant état de dizaines de milliers de personnes toujours sans abri et nécessitant une assistance, des mois après la campagne d'expulsions entamée en mai 2005. Le Secrétaire général est tout particulièrement consterné d'apprendre que le Comité ad hoc du Cabinet interministériel du Zimbabwe a décliné les offres d'assistance des Nations Unies en faveur des populations de ce pays. Dans une déclaration officielle, le Ministre des travaux publics et du développement urbain local a affirmé qu'il n'y avait plus de raison valable de fournir un hébergement provisoire, dans la mesure où il n'y avait plus de crise humanitaire. Le Ministre a par ailleurs déclaré que les interventions du Gouvernement avaient permis de satisfaire les besoins les plus urgents en matière d'hébergement.
Une telle déclaration est en contradiction directe avec le rapport de l'Envoyée spéciale du Secrétaire général pour les questions relatives aux établissements humains au Zimbabwe, Mme Anna Tibaijuka, ainsi qu'avec la plupart des informations émanant des Nations Unies et des organisations non gouvernementales présentes sur place. De nombreux groupes vulnérables, parmi lesquels les personnes récemment expulsées, ont encore besoin d'une assistance humanitaire d'urgence et en particulier d'un abri. Il n'y a en outre aucun indice laissant apparaître que les efforts engagés par le Gouvernement auraient profité de manière significative à ces groupes. Le Secrétaire général note que la décision du Gouvernement de décliner l'assistance des Nations Unies intervient en dépit de la poursuite, ces derniers mois, des consultations sur les efforts de secours entre les Nations Unies et les autorités zimbabwéennes. Maintenant, la saison des pluies menace d'aggraver les conditions de vie des populations concernées. Les correspondants trouveront en Salle de presse une copie de la déclaration du Secrétaire général à ce sujet.
Activités à Genève
La Directrice a rappelé que le Comité des droits de l'homme poursuit ses travaux. Il achèvera, jeudi 3 novembre, les travaux de sa quatre-vingt-cinquième session. La Présidente du Comité, Mme Christine Chanet, tiendra une conférence de presse, jeudi 3 novembre à 12h30, en Salle I, concernant cette session au cours de laquelle ont été examinés les rapports du Canada, du Paraguay, de l'Italie et du Brésil.
Le Comité contre la torture tiendra sa trente-cinquième session à Genève du 7 au 25 novembre, afin d'examiner les rapports présentés par l'Équateur, l'Autriche, la France, le Sri Lanka, le Népal, la Bosnie-Herzégovine et la République démocratique du Congo.
Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels tiendra quant à lui sa trente-cinquième session à Genève 7 au 25 novembre 2005, afin d'examiner les rapports présentés par la Slovénie, l'Autriche, l'Ouzbékistan, la Bosnie-Herzégovine et la Libye, ainsi que la situation à Saint-Marin, pays dont la présentation du rapport accuse un important retard.
Mort de deux démineurs au Soudan
Henri Leu, de la Fondation suisse de déminage, a indiqué que la FSD est un partenaire permanent du Programme alimentaire mondial pour toutes les questions relatives aux mines et aux munitions non explosées. Cette collaboration remonte à 2001. La FSD et le PAM mènent conjointement toute une série d'opérations. Le but de l'intervention de la FSD est de permettre au PAM de faire son travail en toute sécurité et de régler tous les problèmes liés aux dangers des mines.
M. Leu a rappelé que dans le cadre d'un programme mené pour le PAM au Sud-Soudan, la FSD a été frappée, hier, par un incident extrêmement grave. Trois des véhicules de la FSD ont été pris en embuscade par des éléments non identifiés, à une quinzaine de kilomètres de Joubah, au Sud-Soudan. Deux collaborateurs de la FSD ont été tués et deux membres de l'Armée soudanaise qui accompagnaient le convoi ont été blessés. Depuis sa création, c'est la première fois que la FSD perd des collaborateurs; il s'agit d'un expatrié et d'un travailleur local. Le superviseur international qui a été tué est Boya Casper, un Iraquien de 34 ans, marié et père de deux enfants. Il travaillait au Sud-Soudan depuis septembre 2005. Du fait qu'elle n'ait pas encore pu joindre la famille de l'autre victime, la FSD ne peut pas, pour l'instant, révéler l'identité du travailleur local soudanais tué hier. Dans le cadre de ce programme mené avec le PAM, la FSD dispose au Sud-Soudan d'une équipe de trente expatriés et plus de 250 membres du personnel local. Un communiqué de presse sera publié dans le courant de la journée.
Concernant les circonstances de l'attaque, M. Leu a indiqué qu'elle est survenue à l'occasion d'un déplacement de routine. Les équipes de la FSD travaillent sur cette portion de route, près de Joubah, depuis le 1er août 2005. En attendant d'avoir des informations sur les circonstances de cette attaque, la FSD a suspendu provisoirement ses programmes dans le pays, qui consistent à déminer les accès routiers au Sud-Soudan (plus précisément les trois principaux corridors routiers de la région). Avant l'attaque d'hier, la FSD avait déjà déminé près de 600 kilomètres de route menant à Joubah, représentant une superficie de 2,5 millions de mètres carrés. Près de 2800 mines antipersonnelles et antichars ont été détruites sur ce tronçon. Le but de cette opération est de pouvoir livrer l'aide internationale par voie routière plutôt que par voie aérienne. La FSD mène conjointement des opérations au Laos. Des opérations ont été également menées en Iraq et en Afghanistan.
En réponse à une question sur les logos des véhicules de la FSD, M. Leu a indiqué que leurs véhicules sont blancs et sont marqués avec le logo de la FSD et du PAM.
Un journaliste s'est enquis de l'identité des auteurs de l'attaque, se demandant si cette dernière ne visait pas précisément à faire interrompre le programme de déminage. Dans sa réponse, M. Leu a souligné qu'à ce stade, la FSD ne dispose d'absolument aucune information permettant de déterminer les circonstances dans lesquelles les deux démineurs ont trouvé la mort. Toutes les équipes de la FSD sont rentrées dans leur camp de base opérationnel. Le point sera fait avec les responsables du PAM avant toute autre décision.
Simon Pluess, du Programme alimentaire mondial, a indiqué que le PAM condamne avec vigueur ces assassinats lâches et gratuits. Non seulement ces incidents créent une situation de profonde souffrance pour les familles des défunts, mais ils auront également une conséquence très négative sur la capacité du PAM et de ses partenaires à réhabiliter les routes au Sud-Soudan afin de faciliter le retour de millions de personnes déplacées et réfugiées et de contribuer à la reconstruction économique de la région.
Droits de l'homme
Praveen Randhawa, du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, a annoncé que le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée, M. Vitit Muntarbhorn, effectuera une visite officielle dans ce pays du 2 au 11 novembre. Au cours de sa mission, il rencontrera plusieurs ministres, des représentants des organisations non gouvernementales, des universitaires, ainsi que des représentants des institutions onusiennes sur place et de la communauté diplomatique. Il participera le 3 novembre au symposium international sur les droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée, organisé par la Commission nationale des droits de l'homme de ce pays. M. Muntarbhon participera également, le 4 novembre, au second forum sur la paix et les droits de l'homme organisé par le forum des organisations non gouvernementales asiatiques.
Le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies chargé de la situation au Myanmar, M. Paulo Sérgio Pinheiro, se rendra en Thaïlande du 8 au 20 novembre. Il visitera Bangkok et les camps de réfugiés installés à la frontière avec le Myanmar. Au cours de sa mission, il rencontrera des parlementaires ainsi que des représentants des organisations non gouvernementales, des institutions onusiennes et de la communauté diplomatique.
Mme Randhawa a rappelé que les correspondants trouveront en Salle de presse une déclaration commune d'experts indépendants de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies publiée hier à la suite de l'invitation que leur a adressée le Département de la défense des États-Unis les autorisant à venir effectuer une visite des lieux de détention du Département dans la base navale de la baie de Guantanamo, sur l'île de Cuba. Dans leur déclaration commune, les cinq experts indépendants indiquent avoir soigneusement examiné cette invitation et décidé de l'accepter sur les bases suivantes. «Dans un esprit de coopération, nous acceptons la courte durée de la visite et le fait que seuls trois d'entre nous seront autorisés à visiter les lieux. Toutefois, nous ne pouvons pas accepter l'exclusion des entrevues privées avec des détenus, dans la mesure où non seulement cela serait contraire aux termes du mandat des missions d'établissement des faits des procédures spéciales, mais en plus cela saperait l'objectif même d'une évaluation équitable et objective de la situation des personnes détenues dans la baie de Guantanamo».
Séisme en Asie du Sud
Jennifer Pagonis, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a indiqué que près de mille tonnes de secours d'urgence ont été affrétées sur le terrain. La priorité demeure la distribution des 20 000 tentes acheminées. Sur l'appel de fonds lancé par les Nations Unies, le HCR a pour le moment reçu la somme de 5,5 millions de dollars. Les correspondants trouveront en Salle de presse une note d'information à ce sujet.
Élisabeth Byrs, du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, a annoncé que sur l'appel de 550 millions de dollars pour le Pakistan, les Nations Unies ont reçu à ce jour près de 131,1 millions de dollars. L'appel est financé à hauteur de 23,9 %.
Simon Pluess du Programme alimentaire mondial, a souligné que le PAM serait forcé de laisser ses hélicoptères à terre, faute de moyens suffisants pour les faire voler. Ces hélicoptères sont pourtant le seul moyen d'atteindre des centaines de milliers de survivants isolés dans les zones montagneuses, souligne l'agence. Le PAM n'a reçu que 10% des 100 millions de dollars nécessaires pour faire fonctionner les hélicoptères qui permettent d'apporter une aide alimentaire aux victimes et des fournitures humanitaires aux populations isolées.
Jemini Pandya, de l'Organisation internationale pour les migrations, a indiqué que six des 50 camions convoyés par le Gouvernement néerlandais sont arrivés hier dans une base militaire du district de Bagh, dans la région de Haveli. L'OIM a revu à la hausse son appel de fonds à 60,5 millions de dollars pour six mois. Sur cet appel de fonds, l'OIM n'a reçu pour le moment que 8,5 millions. Les correspondants trouveront en Salle de presse une note d'information à ce sujet.
Vincent Lusser, du Comité international de la Croix-Rouge, a indiqué que les correspondants trouveront en Salle de presse un communiqué publié hier, qui soulignait l'arrivée du Président du CICR au Pakistan. Près d'un millier de familles sont assistées par le CICR, qui a déployé environ sept hélicoptères. Près de 54 rotations d'hélicoptères ont été effectuées dimanche dernier. Des unités de soins primaires ont été installées afin d'assister les blessés ainsi que pour répondre aux besoins médicaux des populations.
Grippe aviaire
En réponse à une question sur les mesures prises par l'OMS pour prévenir la grippe aviaire, Fadela Chaib, de l'Organisation mondiale de la santé, a donné l'exemple de la réunion qui se tient actuellement au Rwanda concernant la stratégie des pays africains pour se préparer à une éventuelle épidémie de grippe en Afrique.
Concernant la communication autour de cette maladie, Mme Chaib a souligné qu'il faut trouver un équilibre entre informer et ne pas paniquer.
Mme Chaib a indiqué que les correspondants obtiendront ultérieurement l'ordre du jour de la réunion intitulée «Le virus H5N1: vers une stratégie mondiale», qui se déroulera au Siège de l'OMS à Genève, du 7 au 9 novembre.
Autres
Catherine Sibut-Pinote, de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, a attiré l'attention des correspondants sur la conférence Raúl Prebisch que M. Lawrence R. Klein, Prix Nobel d'économie en 1980, animera ce mercredi 2 novembre, en Salle XIX, à 15 heures. Le Prix Nobel d'économie 1980, M. Lawrence R. Klein, le Secrétaire général de la CNUCED, M. Supachai Panickpakdi, et la Directrice de la Division en charge du commerce à la CNUCED, Mme Laksmi Puri, tiendront une conférence de presse, mercredi 2 novembre à 14 heures en Salle III, au sujet du lancement d'un nouveau rapport de la CNUCED qui mesure la performance des pays en matière de commerce et de développement.
La CNUCED lance, le 10 novembre, son rapport 2005 sur l'économie de l'information.
Damien Personnaz, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, a indiqué que l'UNICEF s'associe à l'appel lancé par le Secrétaire général concernant la situation au Zimbabwe. Il y a dans ce pays près de 500 000 sans-abri dont 215 000 enfants. La situation est particulièrement préoccupante pour les personnes qui n'ont pu rentrer dans leur village. L'UNICEF a besoin de trois millions de dollars pour porter assistance aux personnes déplacées. L'UNICEF distribue quotidiennement près de 230 000 litres d'eau dans certains camps. En outre, l'UNICEF vient chaque jour en aide à 7000 personnes touchées par le sida.