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Geneva Lecture Series – Ninth Edition with the Tunisian National Dialogue Quartet “A Civil Peace by Civil Society – Tunisian Experiences for the Future of the Region”

Michael Møller

21 avril 2016
Geneva Lecture Series – Ninth Edition with the Tunisian National Dialogue Quartet “A Civil Peace by Civil Society – Tunisian Experiences for the Future of the Region”

Opening remarks by Mr. Michael Møller
United Nations Under-Secretary-General
Director-General of the United Nations Office at Geneva

Geneva Lecture Series – Ninth Edition
with the Tunisian National Dialogue Quartet
“A Civil Peace by Civil Society –
Tunisian Experiences for the Future of the Region”

Palais des Nations, Room XX
Thursday, 21 April 2016, at 4:00 p.m.


Chers membres du Quartet du dialogue national de la Tunisie,
Dr. Salamé
M. Seth,
Excellences,
Mesdames et messieurs,
Chers amis:

C’est avec le plus grand plaisir que je vous souhaite la bienvenue à la 9ème édition des Rendez-vous mondiaux de Genève. L’interprétation en français, anglais et arabe est disponible par le système d’oreillettes, mises à votre disposition.

Je tiens particulièrement à remercier les 4 représentants du Quartet du Dialogue National de la Tunisie, lauréat 2015 du Prix Nobel de la paix, d’être avec nous aujourd’hui. Merci d’avoir accepté de partager vos expériences et réflexions avec nous.

Mme Ouided Bouchamaoui, Présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat
M Hocine Abassi, Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail
M Abessatar Ben Moussa, Président de la Ligue tunisienne de droits de l’homme, et
M Fadhel Mahfoudh, Bâtonnier de l’Ordre national des avocats.

On se réjouit de vous entendre dans un moment à propos de l'expérience tunisienne et de ses implications pour la région plus large.

Nous avons aussi l’honneur et le grand plaisir d’avoir parmi nous Dr. Ghassan Salamé, Professor émérite de Sciences Politiques à Paris, et ancien Ministre libanais de la Culture qui sera le modérateur de ce soir.

Ladies and gentlemen, Tunisia is the cradle of the so-called “Arab Spring”, a peaceful wave of protests across a number of countries in the region where people had the courage to openly ask for freedom, democracy, social justice and economic opportunities.

In Tunisia, protests broke out in December 2010, following the self-immolation of Mohammed Bouazizi in the city of Sidi Bouzid. They quickly engulfed the entire country and led to the end of the regime of President Ben Ali less than one month later. The following period remained fragile and by summer 2013 Tunisia faced a severe crisis. The assassinations of opposition politicians and other killings led to violent confrontations and social unrest. The transition stalled and the country was at the brink of civil war. Against that very volatile background four civil society groups – the Tunisian General Labour Union, the Tunisian Confederation of Industry, Trade and Handicrafts, the Tunisian Order of Lawyers and the Tunisian Human Rights League – joined forces, overcoming traditional cleavages. The Tunisian National Dialogue Quartet was born. It succeeded, in concert with a number of other important Tunisian actors, in resuming a process of national dialogue to defuse the political tensions and prevent Tunisia’s transition to democracy from failing.

Thanks to this process a new caretaker government could take over at the beginning of 2014, a new impressive constitution was adopted, and, later in 2014, legislative and presidential elections were held. In a unique way, the Quartet showed how dialogue can bring an entire country back onto a peaceful path.

As the Quartet operated, it had the United Nations at their side. Since 2011, the UN Country Team worked closely with all four organisations providing technical advice and moral and financial support. The UN system co-organised several events and trainings on legislation - in particular regarding the new Constitution - the judiciary and prison reform, elections and transitional justice.

In 2015, the Quartet was awarded the Nobel peace prize for its role and contribution to the peaceful transformation process.

Through this award, the Nobel Peace Prize Committee expressed international expectations that Tunisia’s course to democracy would be maintained despite all difficulties. The Nobel peace prize to the Quartet reinforces the message that dialogue and an inclusive process with a strong and decisive civil society can lead to peace.

Tunisia’s example inspired millions across the Middle East and North Africa and beyond. The Nobel Peace Prize Committee reflected this in its decision when it stated that the prize would hopefully “be an inspiration to all those who seek to promote peace and democracy in the Middle East, North Africa and the rest of the world”.

The results of the “Arab Spring”, however, have been uneven across the region. Some countries have witnessed the maintenance of the status quo or minor reforms; in others democratic advances have been followed by reversals, accompanied by human rights violations and the non-respect of democratic principles. Unrest, terrorism, and major conflicts are today’s realities in some of these countries.

Tunisia itself continues to face significant political, economic and security challenges. The country remains fragile and vulnerable. External pressures resulting from conflict in neighbouring Libya, international terrorism, domestic security challenges as well as social discontent due to the slow pace of economic reform are leaving their marks.

Despite all these difficulties, Tunisia has managed to stay on track towards peaceful democratization. At the core of Tunisia’s success lies a strong culture of dialogue and consensus building.

L’expérience de la Tunisie a souligné l’importance de l’interdépendance entre la paix, les droits de l’homme et le développement: avant la révolution dite « du Jasmin » en Tunisie, le pays était sur le point d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Cependant, la société civile a dénoncé la négligence des droits sociaux et économiques, l’inégalité, la discrimination, le manque d’emplois décents, les répressions politiques et l’interdiction de la libre association, de la liberté de parole, ainsi que l’absence d’un système judiciaire indépendant. Tous ces éléments – l’essence même des droits de l’homme - ont contribué à renverser le régime en place.

De là est née ce que Madame Navy Pillay, ancienne Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, présentait comme « Tunis Impératif » – la revendication de l’intégration totale des droits de l’homme dans les affaires économiques ainsi que dans la coopération au développement, et le respect des droits de l’homme comme base de la gouvernance. Cette notion est le point d’orgue du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle part également de l’hypothèse que le développement participatif est plus viable et le développement non-discriminatoire plus équitable. Il est maintenant reconnu - et accepté comme jamais auparavant - que les partenariats doivent s’étendre au delà des gouvernements pour inclure la société civile, les minorités, les femmes et les jeunes, ainsi que tous les autres acteurs non-étatiques si on veut arriver à nos fins.

L’expérience tunisienne ainsi que les leçons à en tirer – aussi bien d’un point de vue théorique qu’en pratique – nous sont précieux, ici à Genève, où un nombre important d’organisations et de particuliers œuvrent pour la paix et la démocratie, des droits de l’homme et du développement pour chaque personne sur notre planète.

Pour conclure, j’aimerais souligner qu’à ce jour, les Nations Unies restent fermement aux cotés de la Tunisie, comme confirmé par le Secrétaire général Monsieur Ban Ki Moon lors de sa visite au mois de mars de cette année en compagnie du Président de la Banque mondiale. La communauté internationale doit s’engager plus dans la transition démocratique et s’inspirer du modèle tunisien pour des réponses plus durables aux crises.
Permettez-moi de remercier notre co-organisateur, l’UNITAR, ainsi que nos partenaires et sponsors : la Confédération Suisse, la Mission permanente de la Tunisie, la ville de Genève, le Centre pour le Dialogue Humanitaire, l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement, la Fondation pour Genève et la Tribune de Genève pour leur coopération et contribution à cette rencontre unique.

Mesdames et Messieurs, je suis ravi de laisser maintenant la parole à Dr. Ghassan Salamé, qui guidera notre discussion.

Je vous remercie d’être ici avec nous et je vous souhaite une soirée remplie d’inspiration.

This speech is part of a curated selection from various official events and is posted as prepared.