Fil d'Ariane
Ciné ONU Genève – « Snowpiercer »
Michael Møller
24 septembre 2014
Ciné ONU Genève – « Snowpiercer »
Ciné ONU Genève – « Snowpiercer »
Allocution de M. Michael Møller
Directeur général par intérim de l’Office des Nations Unies à Genève
Ciné ONU Genève – « Snowpiercer »
Auditorium Fondation Arditi
Avenue du Mail 1, 1205 Genève
Mercredi, 24 septembre 2014, 18 heures
Monsieur le Président du Conseil d’État, François Longchamps,
Monsieur le Directeur de l’Institut des Hautes Études Internationales et du Développement, Philippe Burrin, ,
Chers collègues, amis, professeurs et étudiants,
Cher public genevois,
Je me réjouis d’être ici aujourd’hui, pour la troisième séance de notre Ciné ONU Genève. Je suis particulièrement sensible au fait que cet événement ait été organisé en coopération avec la République et Canton de Genève, qui nous donne l’opportunité de vous accueillir dans ce bel auditorium. Et nous sommes surtout heureux de compter parmi nous ce soir Monsieur François Longchamp, Président du Conseil d’Etat du Canton de Genève.
Je remercie vivement le Canton, dont le soutien nous permet de présenter Ciné ONU au cœur de la ville, et confirme l’intérêt durable et croissant des genevois pour cette initiative, que l’Office des Nations Unies à Genève et l’Institut des hautes études internationales et du développement ont lancé au mois de mai dernier. Et je remercie aussi le Directeur de l’Institut ici présent.
Grâce à Ciné ONU, les fonctionnaires internationaux, les professeurs, les étudiants, la société civile et le monde professionnel se retrouvent tous les deux mois pour regarder des films et discuter de sujets prioritaires sur lesquels la Genève Internationale travaille chaque jour. Ces événements offrent au grand public une chance de poser des questions aux experts onusiens, aux professionnels sur le terrain et aux professeurs de l’Institut.
Le sujet que nous avons choisi pour l’événement d’aujourd’hui est d’une actualité brûlante: le changement climatique et ses conséquences. Hier encore, le Secrétaire général des Nations Unies accueillait, au siège de l’ONU à New York, le Sommet sur le climat. Cet événement majeur a réuni les dirigeants de tous les secteurs de la société - gouvernements, organisations non gouvernementales, universités et entreprises - avec l’objectif de renforcer une volonté politique encore trop vacillante et de lancer des actions concrètes pour contrer le changement climatique.
Plus de 120 chefs d’État et de gouvernement ont participé au Sommet. Ils avaient été précédés dimanche par les 600 000 citoyens de 156 pays qui ont marché dans les rues de leurs villes pour manifester leur préoccupation au sujet du changement climatique. Ce sont là des signes indéniables d’une véritable mobilisation historique des populations et dirigeants du monde entier pour enfin aborder sérieusement cette question, dont dépend notre existence même.
D’importants engagements ont été pris hier, en particulier pour limiter à moins de 2 degrés l’augmentation de la température moyenne, et plusieurs pays se sont engagés à prendre des mesures concrètes au plan national. Des pays de toutes les régions sont d’accord pour que le pic d'émissions de gaz à effet de serre soit atteint en 2020, suivi par des réductions décisives par la suite, pour parvenir à un effet neutre pour le climat dans la deuxième moitié du siècle. Des coalitions ont été annoncées dans les domaines de la protection des forêts, de l’efficacité énergétique et des transports. Des annonces ont également été faites pour le financement de ces efforts. En outre, trente entreprises ont annoncé se joindre au Programme des chefs d’entreprise pour la protection du climat et sur la tarification du carbone. De nouvelles coalitions ont vu le jour entre agriculteurs, entre villes, entre l’industrie du pétrole et du gaz, des Gouvernements et la société civile.
Le Sommet a réussi à créer un sentiment renouvelé d’espoir et d’optimisme, et à enclencher une nouvelle dynamique. Celle-ci est de la plus haute importance, car le temps presse. Le changement climatique s’accélère et l’activité humaine en est la cause principale, comme l’ont prouvé nombre de rapports scientifiques réalisés entre autre au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, basé ici à Genève. Les effets sont déjà largement répandus, coûteux et lourds de conséquences pour l’agriculture, les ressources en eau, la santé de l’homme et les écosystèmes sur terre et dans les océans. Le changement climatique pose des risques d’une portée considérable pour la stabilité économique et la sécurité des nations. Ce n’est pas seulement un problème pour notre futur, c’est déjà une urgence.
D’ici 2050, le monde sera un endroit bien différent. Ce qu’il sera exactement va dépendre des actions que nous prenons aujourd’hui. Le film que nous allons voir dans un instant, le Transperceneige, nous propose un scénario particulièrement noir. Il nous propulse en 2031, alors que seule une poignée de survivants sur terre embarquent à bord d’un train gigantesque qui fait perpétuellement le tour du globe et qui est devenu le seul endroit habitable. Luttant éternellement pour des ressources de plus en plus amoindries à bord, des classes de nantis et d’opprimés s’affrontent.
Alors qu’un tel futur nous paraît hautement improbable – de la pure fiction- nous devons nous interroger « est-ce vraiment le cas? » . Le film est peut être une fable, une allégorie, mais il pose de vraies questions sur notre capacité à faire face ensemble, en tant que genre humain, à une menace existentielle. J’espère donc que cette soirée va inciter chacun d’entre nous à se demander ce que nous pouvons faire, en tant qu’individus, mais aussi en tant qu’organisations, institutions, écoles et entreprises, dans le but de lutter contre le changement climatique plus efficacement, une bonne fois pour toute. Parce que le moment d’agir est maintenant.
Je remercie mon ami Monsieur Michael Zammit Cutajar, ancien Secrétaire exécutif de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, et Monsieur Urs Luterbacher, Professeur honoraire en sciences politiques à l’Institut de hautes études internationales et du développement, qui ont accepté de nous aider à réfléchir sur ce thème en animant le débat qui suivra la projection.
Merci beaucoup et bonne projection.
This speech is part of a curated selection from various official events and is posted as prepared.