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Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes auditionne la société civile concernant la mise en œuvre de la Convention à Sri Lanka

Compte rendu de séance

 

Alors qu’il convoquait cet après-midi les organisations de la société civile pour les auditionner au sujet de la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans les quatre pays dont les rapports doivent être examinés cette semaine (Belize, Congo, Sri Lanka et Liechtenstein), le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a entendu, en fin de compte, les organisations non gouvernementales (ONG) évoquer la situation dans un seul et même de ces quatre pays, à savoir Sri Lanka, dont le rapport sera examiné jeudi prochain.

Les ONG ont d’abord insisté sur le fait que Sri Lanka était toujours confrontée à une grave crise financière, économique et liée à la dette, un fardeau supporté de manière disproportionnée par les femmes. Elles ont en outre relevé que plusieurs lois discriminatoires persistent à Sri Lanka, en particulier la loi [coutumière] Thesawalamai qui empêche les femmes de disposer de biens propres. D’autre part, le Code pénal criminalise les relations homosexuelles consenties et l'avortement ; et le viol conjugal de filles mariées âgées de 12 à 16 ans n’est pas poursuivi, a-t-il été observé.

S’agissant des mécanismes de justice transitionnelle, il a été recommandé que le plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité 2023-2027 soit révisé et que la loi sur la prévention du terrorisme soit abrogée et non remplacée par une législation antiterroriste tout aussi draconienne. Des réparations doivent être accordées pour les préjudices causés, a-t-il été souligné.

Des intervenants ont recommandé que les mécanismes de promotion de l'égalité des sexes soient renforcés et que le pays crée sans plus tarder une commission nationale indépendante sur les femmes.

D’autres préoccupations ont été exprimées relativement au problème de la sous-représentation des femmes dans les processus décisionnels ainsi qu’au sein du nouveau Gouvernement. Les dispositions relatives à la discrimination positive doivent être renforcées et étendues afin de garantir aux femmes l'égalité des chances et une représentation égale et inclusive dans les systèmes décisionnels, a insisté une intervenante.

De même, la participation des femmes au marché du travail reste faible, avec un taux de 32,1%, a relevé une autre intervenante. De plus, nombre de femmes occupent des emplois peu rémunérés et précaires, dans le secteur informel comme dans le secteur formel, a-t-elle ajouté, faisant observer que les femmes gagnent en moyenne 27% de moins que les hommes. En outre, les politiques de congé parental sont inadéquates. Des préoccupations ont par ailleurs été exprimées s’agissant de l’exploitation et de la discrimination salariale dont sont victimes les femmes tamoules Malaiyaha qui travaillent dans le secteur des plantations, et s’agissant également de l’exclusion de certaines femmes handicapées des protections sociales, en particulier parce que les critères d'évaluation du handicap ne tiennent pas compte des blessures par balle subies pendant la guerre.

Il a été regretté que la violence sexiste persiste à Sri Lanka. Il a été demandé que la violence sexuelle liée aux conflits soit prise en compte, notamment par des réparations, et que soient renforcés les protections et les services de soutien prévus par la loi sur la prévention de la violence domestique ; il n'existe pas de programmes de formation ni de protocoles pour intervenants ou prestataires de services, a-t-il été observé.

D’autres préoccupations encore des organisations de la société civile ont porté sur la situation des femmes condamnées à mort ; sur les violences, y compris les violences policières, auxquelles sont soumises les travailleuses du sexe ; ainsi que sur les restrictions apportées à la liberté de religion des femmes musulmanes à Sri Lanka et la persistance des mutilations génitales à leur encontre.

Les organisations suivantes ont pris la parole cet après-midi : Women and Media Collective and Social Scientists Association ; Women and Media Collective ; Suriya Women’s Development Centre, Feminist Collective for Economic Justice ; Centre for Equality and Justice, Equality Now, et World Coalition against the Death Penalty ; Sex Workers and Allies South Asia, BRIDGE to Equalityet Women's Solidarity Network ; Women’s Action Network, Alliance for Minorities, Muslim Personal Law Reform Action Group , Human Elevation Organization, Islamic Women's Association for Research and Empowerment ; Global Campaign for Equality in Family Law, Equality Now , Musawah, National Fisheries Solidarity Organization.

Plusieurs membres du Comité ont posé aux ONG des questions relatives, notamment, au plan d’action sur les femmes, la paix et la sécurité ; à la lutte contre la violence sexuelle, y compris le viol conjugal ; à la justice transitionnelle et aux violences sexuelles pendant le conflit ; à la situation au regard de l’avortement ; à l’accès des femmes à la justice ; à la participation des femmes à la vie politique ; ou encore à l’action de la société civile sri-lankaise.

Demain, à partir de 10 heures, le Comité examinera le rapport du Belize.

 

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel. 

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment. 

 

 

CEDAW25.006F