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Examen de la Gambie au Comité des droits de l’enfant : en dépit de progrès, des préoccupations subsistent s’agissant notamment de l’état civil, des questions de santé et d’éducation, du travail des enfants et de leur consultation
Le Comité des droits de l’enfant a examiné hier après-midi et ce matin le rapport périodique présenté par la République de Gambie au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant.
Au cours du dialogue noué entre les experts membres du Comité et la délégation gambienne venue soutenir ce rapport, une experte a fait part de la préoccupation du Comité devant le fait que seuls 59% des enfants de moins de 5 ans étaient inscrits à l’état civil gambien en 2019. Relevant par ailleurs un taux élevé de mortalité infantile en Gambie, cette experte a demandé si le pays consacrait suffisamment de ressources à l’amélioration de la prise en charge dans le domaine de santé. Neuf enfants sur dix en Gambie seraient confrontés à des problèmes de pauvreté, notamment en termes d’accès à l’eau potable et à l’alimentation de base, a insisté l’experte.
Une autre experte a pris note des efforts déployés en Gambie pour remédier aux violences et aux châtiments corporels contre les enfants. Cependant, les enquêtes montrent que le recours à la violence pour éduquer les enfants persiste en Gambie, a-t-elle observé, avant de demander si l’interdiction des châtiments corporels serait étendue à tous les lieux où se trouvent des enfants, y compris la famille.
Une autre experte a déploré plusieurs pratiques discriminatoires envers les enfants en Gambie. Ainsi, a-t-elle relevé, les enfants handicapés rencontrent des difficultés considérables pour accéder aux services d’éducation, tandis que les enfants nés hors du mariage ne peuvent hériter de leur père musulman.
Une experte a relevé que, si la Gambie a fait progrès dans la lutte contre le travail des enfants, un nombre important de jeunes restent néanmoins impliqués dans le monde du travail et sont victimes d’exploitation, voire d’exploitation sexuelle.
Ont par ailleurs été jugées favorables la révision de la loi sur l’enfance interdisant le mariage d’enfants, de même que l’adoption de la loi contre corruption. Une experte a en outre salué la volonté du pays de créer un secrétariat permanent du Parlement des enfants, mais a regretté qu’au niveau communautaire, les enfants soient rarement consultés dans les décisions les concernant.
D’autres préoccupations ont été exprimées s’agissant du taux élevé de mutilations génitales féminines en Gambie, du manque de personnel qualifié dans les tribunaux pour mineurs, ou encore de l’exclusion de nombre d’enfants du système scolaire.
Présentant le rapport de son pays, Mme Fatou Kinteh, Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale de la Gambie, a notamment fait état d’un renforcement du cadre législatif gambien pour l'aligner sur les normes internationales. Ainsi, a-t-elle précisé, la loi de 2005 sur l’enfance a-t-elle été modifiée en 2016 pour criminaliser le mariage des enfants et d'autres pratiques préjudiciables. De même, la loi sur les femmes a été modifiée en 2015 pour interdire les mutilations génitales féminines, et la loi sur les personnes handicapées a été promulguée en 2021 pour garantir l'inclusion des enfants handicapés.
La Ministre a par ailleurs mis en avant les mesures prises pour coordonner et rationaliser les efforts de protection de l'enfance, citant notamment la création, en 2019, du Ministère du genre, de l'enfance et de la protection sociale, dont des unités spécialisées, telle la Direction de l'enfance, se concentrent sur l'avancement des politiques et des programmes de protection de l'enfance.
La Ministre a d’autre part fait état de la création d'une Direction de l'éducation inclusive au sein du Ministère de l'éducation de base. Elle a ensuite rendu compte des progrès réalisés dans l'amélioration des services de santé pour les enfants, avec des programmes tels que le « projet de résultats en matière de santé maternelle, infantile et nutritionnelle » (MCNHRP) élargissant l'accès aux services de santé essentiels dans les communautés mal desservies.
Enfin, Mme Kinteh a indiqué que son Gouvernement était conscient des défis qui persistent dans la mise en œuvre intégrale des programmes de protection de l'enfance, s’agissant notamment des menaces telles que l'exploitation des enfants en ligne ou encore du problème de l'insuffisance rénale aiguë, qui souligne l'urgence de renforcer les systèmes de santé et les mécanismes d'intervention d'urgence.
La délégation gambienne était également composée, entre autres, de M. Muhammadou M. O. Kah, Représentant permanent de la Gambie à Genève, et de plusieurs représentants des Ministères du genre, de l’enfance et de la protection sociale ; de la justice ; des finances ; de la santé ; de l'éducation de base et de l'enseignement secondaire ; ainsi que de l’environnement, des changements climatiques et des ressources naturelles. L’Assemblée nationale de la Gambie et l’Inspection générale de la police étaient aussi représentées.
Au cours du dialogue, la délégation a notamment fait savoir que le Gouvernement était en train de former davantage de pédiatres pour répondre aux besoins de santé des jeunes enfants. Le Gouvernement encourage dans ce contexte l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie, les mères bénéficiant d’un congé maternité d’une même durée, a-t-elle indiqué. De plus, les autorités de santé fournissent des compléments nutritionnels aux jeunes enfants et organisent des formations à la bonne nutrition, dans un contexte où la croissance démographique associée à un recul de la production agricole suscite un risque d’insécurité alimentaire, a-t-il été précisé. La couverture vaccinale contre la rougeole atteint 95% et quelque 86% des accouchements sont assurés par des personnels de santé qualifiés, a-t-il en outre été souligné. L’accès à l’eau potable et salubre s’est amélioré dans plusieurs régions du pays, même si d’autres progrès restent à accomplir à cet égard, a également indiqué la délégation.
Une étude ayant montré qu’environ 75 000 enfants n’étaient pas scolarisés en 2022, le Gouvernement a pris des mesures qui ont permis de faire revenir 32 000 de ces enfants à l’école, a d’autre part fait valoir la délégation. Les jeunes filles mères bénéficient d’un soutien pour reprendre leurs études dans une école de leur choix, a-t-elle ajouté.
En Gambie, a expliqué la délégation, un enfant peut travailler dès l’âge de 16 ans et commencer un apprentissage à partir de 12 ans. L’apprentissage se faisant le week-end, les enfants restent à l’école, a-t-elle précisé.
Tous les enfants peuvent bénéficier des prestations sociales de l’État, même s’ils ne disposent pas de certificat de naissance, a par ailleurs assuré la délégation.
La participation des enfants aux décisions n’est pas une pratique courante en Gambie, a fait observer la délégation, avant d’assurer que le pays tiendrait compte des recommandations du Comité en la matière.
Le Comité adoptera ultérieurement, à huis clos, ses observations finales sur le rapport de la Gambie et les rendra publiques à l’issue de sa session, le 31 janvier prochain.
Cet après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de l’Équateur.
Examen du rapport de la Gambie
Le Comité est saisi du rapport valant quatrième à septième rapports périodiques de la Gambie (CRC/C/GMB/4-7), document couvrant la période allant de 2015 à 2024 et établi sur la base d’une liste de points à traiter soumise par le Comité.
Présentation
Présentant le rapport, MME FATOU KINTEH, Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale de la Gambie, a rappelé que son pays avait connu, en 2017, une transition démocratique marquée notamment par la création de la Commission vérité, réconciliation et réparations, destinée à remédier aux violations des droits de l'homme commises dans le passé. La Commission a joué un rôle essentiel en mettant en lumière les vulnérabilités des enfants pendant la dictature, et en documentant leurs expériences de violence, d'exploitation et de négligence ; elle a non seulement facilité la guérison, mais a également jeté les bases de la reconstruction de la confiance et de la promotion des droits de l'enfant en Gambie, a souligné la Ministre.
Mme Kinteh a ensuite fait état d’un renforcement du cadre législatif gambien pour l'aligner sur les normes internationales. Ainsi, la loi de 2005 sur l’enfance a-t-elle été modifiée en 2016 pour criminaliser le mariage des enfants et d'autres pratiques préjudiciables. De même, la loi sur les femmes a été modifiée en 2015 pour interdire les mutilations génitales féminines, et la loi sur les personnes handicapées a été promulguée en 2021 pour garantir l'inclusion des enfants handicapés.
La Ministre a par ailleurs mis en avant les mesures prises pour coordonner et rationaliser les efforts de protection de l'enfance, citant notamment la création, en 2019, du Ministère du genre, de l'enfance et de la protection sociale, dont des unités spécialisées, telle la Direction de l'enfance, se concentrent sur l'avancement des politiques et des programmes de protection de l'enfance. Le Ministère de la justice abrite pour sa part une unité chargée des violences sexuelles et sexistes, jouant un rôle essentiel dans le traitement des cas de violence et d'abus touchant les enfants et les femmes, a ajouté Mme Kinteh.
La cheffe de délégation a également souligné que la stratégie nationale de protection de l'enfance, les normes minimales pour des soins de qualité dans les établissements résidentiels (2022), le mécanisme national d'orientation [ndlr : qui, comme l’indique le paragraphe 37 du rapport, examine les enfants demandeurs d’asile, réfugiés migrants] (2022) et la politique sur le travail des enfants avaient été élaborés et mis en œuvre pour combler les lacunes en matière de protection de l'enfance.
La Ministre a d’autre part fait état de la création d'une Direction de l'éducation inclusive au sein du Ministère de l'éducation de base, dont les efforts sont soutenus par le déploiement d'enseignants itinérants, la fourniture de technologies d'assistance telles que les machines à braille, les appareils auditifs et les lentilles, et l'introduction de programmes d'incitation visant à accroître la disponibilité des enseignants dans les zones rurales. La Gambie a aussi ouvert des écoles spécialisées pour les enfants malvoyants, malentendants et autistes, afin de leur assurer un environnement d'apprentissage adapté à leurs besoins, a fait valoir Mme Kinteh.
La Ministre a ensuite rendu compte des progrès réalisés dans l'amélioration des services de santé pour les enfants, avec des programmes tels que le « projet de résultats en matière de santé maternelle, infantile et nutritionnelle » (MCNHRP) élargissant l'accès aux services de santé essentiels dans les communautés mal desservies. De plus, la création du régime national d'assurance maladie garantit un accès équitable aux services de santé pour les enfants issus de ménages pauvres, a-t-elle ajouté.
Le Gouvernement a par ailleurs renforcé la protection des enfants en créant des unités de protection de l'enfance au sein des agences de sécurité, du système judiciaire et d'autres institutions concernées, a poursuivi Mme Kinteh. Quant aux tribunaux pour enfants, a-t-elle indiqué, ils veillent à ce que les procédures soient menées dans le respect des droits des enfants et en minimisant les traumatismes pour eux.
Mme Kinteh a insisté sur le fait que la garantie d'une nutrition adéquate pour les enfants était une pierre angulaire de l'engagement de la Gambie à respecter la Convention. Alors que le pays reste confronté à la sous-nutrition, à la surnutrition et aux carences en micronutriments, des progrès significatifs ont néanmoins été réalisés dans la réduction des retards de croissance, de l'émaciation et de l'insuffisance pondérale chez les enfants de moins de cinq ans, a mis en avant la Ministre.
Enfin, Mme Kinteh a indiqué que son Gouvernement était conscient des défis qui persistent dans la mise en œuvre intégrale des programmes de protection de l'enfance, s’agissant notamment des menaces telles que l'exploitation des enfants en ligne, qui exige des réponses innovantes et solides, ou encore du problème de l'insuffisance rénale aiguë, qui a coûté la vie à 70 enfants et qui souligne l'urgence de renforcer les systèmes de santé et les mécanismes d'intervention d'urgence.
Questions et observations des membres du Comité
Le Comité avait chargé trois de ses membres d’examiner plus avant le rapport de la Gambie : Mme Hynd Ayoubi Idrissi, Mme Aissatou Alassane Sidikou et Mme Sopio Kiladze.
Coordonnatrice de ce groupe de travail, MME AYOUBI IDRISSI a d’abord salué la création de la Commission de vérité et de la Commission nationale des droits de l’homme. Elle a également jugé favorable la révision de la loi sur l’enfance interdisant le mariage d’enfants et a voulu savoir comment cette interdiction était appliquée. L’experte a ensuite demandé quelles ressources étaient affectées à la stratégie nationale de protection de l’enfance complétant la politique sociale nationale ; elle a voulu savoir ce qui était envisagé pour remédier aux carences de ressources humaines et financières pour la réalisation des droits de l’enfant. Elle a par ailleurs relevé que la Gambie rencontrait des difficultés en matière de collecte de données statistiques relatives aux enfants.
L’experte a en outre salué l’adoption de la loi contre corruption, en 2023, avant de s’enquérir de ce qui était fait pour simplifier la dénonciation des faits en la matière.
Mme Ayoubi Idrissi a ensuite voulu savoir ce qu’il en était de la diffusion de la Convention et de ses Protocoles facultatifs auprès de la population et des fonctionnaires concernés. Elle a demandé si les enfants qui estiment que leurs droits ne sont pas respectés pouvaient déposer plainte devant la Commission nationale des droits de l’homme seuls, sans l’intermédiaire d’un adulte.
L’experte a pris note des efforts déployés en Gambie pour remédier aux violences et aux châtiments corporels contre les enfants. Mais les enquêtes montrent que le recours à la violence pour éduquer les enfants persiste en Gambie, a-t-elle regretté, avant de demander si l’interdiction des châtiments corporels serait étendue à tous les lieux où se trouvent des enfants, y compris la famille.
Mme Ayoubi Idrissi a aussi voulu savoir si les lignes téléphoniques d’urgence étaient connues des enfants et si elles étaient gérées par des personnes compétentes en matière de protection de l’enfance.
Si le Code de l’enfance interdit explicitement le mariage de mineurs, ce n’est pas le cas du Code du statut personnel, a par ailleurs fait remarquer l’experte. Elle s’est enquise de ce qui a été fait pour rendre effective l’interdiction des mutilations génitales féminines posée par la loi.
MME ALASSANE SIDIKOU a pour sa part déploré plusieurs pratiques discriminatoires envers les enfants en Gambie. Ainsi, a-t-elle relevé, les enfants handicapés rencontrent des difficultés considérables pour accéder aux services d’éducation, tandis que les enfants nés hors du mariage ne peuvent hériter de leur père musulman.
L’experte a par ailleurs demandé où en était la rédaction de lignes directrices pour la détermination de l’intérêt supérieur de l’enfant en Gambie.
Elle a ensuite salué la volonté de créer un secrétariat permanent du Parlement des enfants, tout en regrettant qu’au niveau communautaire, les enfants soient rarement consultés dans les décisions les concernant.
Compte tenu des « lacunes dans le système de prise en charge institutionnelle », la Gambie a édicté des normes devant être appliquée par les structures d’accueil alternatives, a constaté l’experte, avant de regretter que ces normes soient peu diffusées. Nombre d’écoles coraniques sont inadéquates en termes d’hygiène et d’accès des enfants aux services de base, a fait remarquer Mme Alassane Sidikou.
MME KILADZE a fait part de la préoccupation du Comité devant le fait que seuls 59% des enfants de moins de 5 ans étaient inscrits à l’état civil gambien en 2019. La carte d’identité pour réfugiés n’est pas considérée comme une preuve de résidence aux fins de la naturalisation, a-t-elle en outre regretté.
L’experte a par ailleurs voulu savoir comment les droits des enfants étaient défendus dans l’environnement numérique et dans les médias.
Relevant un taux élevé de mortalité infantile en Gambie, Mme Kiladze a demandé si le pays consacrait suffisamment de ressources à l’amélioration de la prise en charge dans le domaine de santé.
L’experte a prié la délégation d’informer le Comité des initiatives prises en matière de soutien à la parentalité, ainsi que de lutte contre les grossesses précoces et contre le VIH/sida. Une majorité de Gambiens ne seraient pas favorables, pour des questions religieuses, à l’avortement, a-t-elle fait remarquer.
Neuf enfants sur dix en Gambie seraient confrontés à des problèmes de pauvreté, notamment en termes d’accès à l’eau potable et à l’alimentation de base, a par ailleurs fait observer Mme Kiladze.
Un autre membre du Comité a fait état d’un taux élevé de mutilations génitales féminines en Gambie.
Une experte s’est enquise des suites données à un rapport de l’État montrant que nombre d’enfants sont exclus du système scolaire gambien du fait de mariages forcés, de contraintes financières ou encore d’un manque d’accès physique.
Une autre experte a relevé que, si la Gambie a fait progrès dans la lutte contre le travail des enfants, un nombre important de jeunes restent néanmoins impliqués dans le monde du travail et sont victimes d’exploitation, voire d’exploitation sexuelle. Les tribunaux pour mineurs manquent de personnel qualifié, a par ailleurs regretté cette même experte. Par manque d’installations adéquates, des enfants en conflit avec la loi sont détenus avec des adultes, a-t-elle en outre relevé.
Des expertes ont demandé si des écoles coraniques pouvaient être ouvertes sans l’accord du Ministère de l’éducation et si les jeunes filles enceintes pouvaient rester à l’école.
Un expert a salué l’action climatique de la Gambie, estimant qu’elle était en conformité avec les Accords de Paris.
Il a par ailleurs été demandé si des enfants étaient toujours accusés de pratiquer la sorcellerie en Gambie.
Réponses de la délégation
La délégation a d’abord indiqué que la loi de 2005 sur la protection des demandeurs d’asile reprenait, s’agissant des enfants, les dispositions de la Convention.
La question de la validité de la carte de réfugié en tant que preuve de résidence à des fins de naturalisation est à l’examen en vue d’une correction aussi rapide que possible, a par ailleurs indiqué la délégation.
Les autorités sont en train de décentraliser l’enregistrement des naissances, y compris au sein des hôpitaux, afin d’améliorer le taux d’inscription à l’état civil, a d’autre part fait savoir la délégation. Elle a assuré que son pays tiendrait compte de la recommandation faite par une experte s’agissant de la numérisation des actes d’état civil. Le Ministère de la santé a lancé un projet pilote de procédures normalisées d’enregistrement des naissances, l’objectif étant d’améliorer le taux d’enregistrement des enfants de moins de cinq ans, lequel a déjà connu une progression, a ajouté la délégation.
Tous les enfants peuvent bénéficier des prestations sociales de l’État, même s’ils ne disposent pas de certificat de naissance, a par ailleurs assuré la délégation.
La Gambie est confrontée à des carences humaines et financières, a souligné la délégation. Le budget du Ministère du genre, de l’enfance et de la protection sociale, qui a augmenté de 24% en un an, lui permet cependant de mettre en place certaines activités, a-t-elle fait valoir. Les deux lignes téléphoniques gratuites ont reçu quelque 500 appels d’enfants en 2023, a indiqué la délégation.
La délégation a attiré l’attention sur l’existence d’un partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour améliorer la collecte des données relatives aux enfants dans le pays.
Elle a par ailleurs assuré que la Convention était diffusée au niveau national et que les enfants étaient dûment informés de leurs droits. Le Gouvernement a ouvert deux antennes régionales de la Commission nationale des droits de l’homme, qui informent le public dans les langues locales de même que dans la langue des signes, a en outre indiqué la délégation.
La délégation a ensuite mis l’accent sur la mise en place, dans les commissariats, d’unités de sensibilisation à la violence sexiste ou fondée sur le genre, et sur l’intégration de cette question dans la formation des agents. De plus, la radio diffuse des émissions de sensibilisation au problème des violences sexistes et au rôle que joue la police dans ce domaine.
Par ailleurs, un accord a été passé avec des organisations non gouvernementales (ONG) pour informer les enseignants des enjeux liés à la répression des mutilations génitales féminines, a poursuivi la délégation. Le Ministère de la justice est en train de se doter d’un système d’information électronique dans ce domaine, a-t-elle indiqué.
La loi érige les mutilations génitales féminines en infraction, a par ailleurs souligné la délégation. Les autorités mènent, avec la Guinée-Bissau, des activités de sensibilisation contre cette pratique préjudiciable ; en particulier, il est expliqué qu’elle n’est pas une exigence de l’islam.
Le mariage de mineurs est interdit par la loi, mais considéré comme valable jusqu’à son invalidation par la justice, a par ailleurs indiqué la délégation. La Loi sur le statut personnel, qui permet d’annuler un mariage d’enfants, prend le pas sur les autres textes de loi, a-t-elle précisé.
Infraction pénale en Gambie, l’avortement n’est autorisé que si la vie de la mère est en danger, a fait savoir la délégation. Une mineure victime de viol ou d’inceste et dont la santé est en danger peut également demander une interruption volontaire de grossesse, a-t-elle précisé.
Les dispositions de la loi sur le statut personnel concernant l’héritage dans les familles musulmanes ne sont pas considérées comme discriminatoires, a d’autre part indiqué la délégation.
Des accords de prise en charge alternative ont été passés avec les familles d’accueil, a par ailleurs fait savoir la délégation, avant de souligner que les conditions d’accueil dans ces familles de même que dans les foyers sont surveillées.
Ont en outre été mentionnées les allocations versées chaque mois aux familles démunies et vulnérables ayant des enfants.
Le Gouvernement est par ailleurs conscient de l’importance de garantir des minimas sociaux pour mieux lutter contre la pauvretémultidimensionnelle, a poursuivi la délégation. Des mesures concrètes sont ainsi prises en direction des enfants les plus démunis, un cadre législatif exhaustif ayant été adopté dans ce domaine en 2024. Neuf enfants pauvres sur dix bénéficient désormais de mesures de soutien de la part de l’État, a précisé la délégation.
S’agissant des questions d’éducation, la délégation a indiqué que le Ministère de l’éducation dispose d’un bureau chargé de l’enseignement coranique. Les écoles coraniques reçoivent des subventions pour payer les enseignants et entretenir les locaux, a-t-elle expliqué. Les autorités scolaires assurent le suivi du fonctionnement des écoles coraniques où quelque 128 000 élèves sont inscrits, soit 15% de la population scolaire gambienne, a par la suite ajouté la délégation.
Les écoles ne sont autorisées que si elles respectent les prescriptions du Ministère de la santé, a en outre souligné la délégation.
Une étude ayant montré qu’environ 75 000 enfants n’étaient pas scolarisés en 2022, le Gouvernement a pris des mesures qui ont permis de faire revenir 32 000 de ces enfants à l’école, a d’autre part fait valoir la délégation. Les jeunes filles mères bénéficient d’un soutien pour reprendre leurs études dans une école de leur choix, a-t-elle ajouté.
L’éducation inclusive est institutionnalisée et pérenne en Gambie, a par ailleurs assuré la délégation.
Le Gouvernement interdit les châtiments corporels à l’école et les personnes qui ne respectent pas cet interdit sont sanctionnées, a d’autre part souligné la délégation.
Aucun enfant n’est plus considéré comme sorcier en Gambie, a d’autre part assuré la délégation.
Le Gouvernement est en train de former davantage de pédiatres pour répondre aux besoins de santé des jeunes enfants, a par la suite fait savoir la délégation. La politique de protection sociale pour 2021-2025 prévoit des mesures pratiques d’accompagnement des jeunes enfants, a-t-elle indiqué. Le Gouvernement encourage dans ce contexte l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie, les mères bénéficiant d’un congé maternité d’une même durée, a-t-elle précisé.
De plus, a poursuivi la délégation, les autorités de santé fournissent des compléments nutritionnels aux jeunes enfants et organisent des formations à la bonne nutrition, dans un contexte où la croissance démographique associée à un recul de la production agricole suscite un risque d’insécurité alimentaire.
La couverture vaccinale contre la rougeole atteint 95% et quelque 86% des accouchements sont assurés par des personnels de santé qualifiés, a-t-il été indiqué.
L’accès à l’eau potable et salubre s’est amélioré dans plusieurs régions du pays, même si d’autres progrès restent à accomplir à cet égard, a ensuite souligné la délégation. Elle a également mentionné les initiatives prises par le Gouvernement pour améliorer la qualité de l’air, ainsi que pour rendre le pays plus résilient face aux effets des changements climatiques.
En ce qui concerne la justice pour mineurs, les autorités de justice sont conscientes du fait que le bon fonctionnement des tribunaux pour mineurs exige davantage de ressources et de compétences, a admis la délégation. Elle a en outre souligné que les enfants détenus dans les prisons pour adultes sont hébergés dans des pavillons distincts, et qu’une prison pour mineurs était en construction.
En Gambie, a indiqué la délégation, un enfant peut travailler dès l’âge de 16 ans et commencer un apprentissage à partir de 12 ans. L’apprentissage se faisant le week-end, les enfants restent à l’école, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, avec l’aide des institutions concernées, les autorités sensibilisent à la nécessité de lutter contre la traite des êtres humains et de sanctionner les coupables, a fait savoir la délégation. En particulier, les autorités veillent à ce que les enfants ne soient pas victimes d’exploitation sexuelle dans le contexte du tourisme .
La loi sur l’accès à l’information a pour but de donner au public l’accès aux documents détenus par les autorités, a expliqué la délégation, avant d’ajouter que ce texte ne contient pas de dispositions spécifiques relatives aux enfants.
La participation des enfants aux décisions n’est pas une pratique courante en Gambie, a d’autre part indiqué la délégation, avant d’assurer que le pays tiendrait compte des recommandations du Comité en la matière.
Le Gouvernement entend renforcer la capacité des jeunes membres du Parlement des enfants à concevoir des projets profitant à tous les enfants, a-t-il par ailleurs été indiqué.
La délégation a fait savoir que la Gambie prendrait bientôt en compte la présentation des rapports au titre des Protocoles facultatifs se rapportant à la Convention.
La délégation a fourni d’autres informations concernant la lutte contre la corruption, mentionnant notamment le recrutement en cours des membres de la future commission chargée de mener cette bataille en Gambie.
Remarques de conclusion
MME AYOUBI IDRISSI a assuré que le Comité prenait note des difficultés rencontrées par la Gambie pour appliquer la Convention. Elle a recommandé que le pays continue sur sa lancée, y compris s’agissant de ses efforts en matière de justice transitionnelle, au profit des droits de l’enfant.
M. MUHAMMADOU M. O. KAH, Représentant permanent de la République de Gambie auprès des Nations Unies à Genève, a réaffirmé l’attachement de la Gambie aux principes entérinés par la Convention, ainsi que la volonté du pays d’améliorer les perspectives pour les enfants. Il a mis en avant les réformes législatives et les initiatives menées pour instaurer un cadre protecteur des droits des jeunes citoyens, et a assuré que le pays était prêt à amender ses lois pour les mettre en conformité avec les normes internationales. Il a ajouté que les autorités entendaient que les jeunes puissent faire connaître leur avis dans la préparation des décisions les concernant, notamment par le biais du Parlement des enfants.
Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.
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