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Le Conseil des droits de l’homme célèbre la Journée internationale des femmes et achève son dialogue sur la situation des droits de l’homme dans la région éthiopienne du Tigré
Le Conseil des droits de l’homme a célébré, ce matin, la Journée internationale des femmes, avant d’achever son dialogue, entamé hier, autour de la mise à jour orale de la Haute-Commissaire concernant la situation des droits de l’homme dans la région du Tigré en Éthiopie.
M. Federico Villegas, Président du Conseil des droits de l’homme, a indiqué qu’à l’occasion de la Journée internationale des femmes, il entendait notamment mettre en évidence le rôle essentiel que jouent les femmes dans l’économie et la santé, et célébrer leurs contributions à l'adaptation, à l'atténuation et à la réponse aux changements climatiques. Mme Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a insisté, quant à elle, sur l’importance de défendre les droits des femmes dans le cadre de la crise climatique. Elle a demandé de s’attaquer aux causes profondes des inégalités et de donner toute leur place aux femmes et aux filles, ce qui permettra une meilleure réponse aux changements climatiques.
La Finlande, au nom d’un groupe de pays, et l’organisation non gouvernementale Center for Reproductive Rights ont également fait des déclarations dans le cadre de cette Journée internationale des femmes.
De nombreuses délégations* ont ensuite pris part au dialogue sur le Tigré.
La prolongation des hostilités dans la région du Tigré a été jugée préoccupante, l’attention étant attirée sur la famine, les violences sexistes, les exécutions extrajudiciaires, les déplacements forcés, les détentions arbitraires ainsi que les violences à caractère ethnique dans le nord de l’Éthiopie.
Le Haut-Commissariat et la Commission éthiopienne des droits de l'homme ont été remerciés pour leur travail dans le cadre de leur enquête conjointe sur le conflit dans la région, et la création par le Gouvernement éthiopien du groupe de travail interministériel chargé de mettre en œuvre les recommandations de cette enquête a été largement saluée. Plusieurs intervenants ont également salué la levée de l'état d'urgence par le Gouvernement éthiopien, une démarche qui, a-t-il été affirmé, constitue « une étape importante vers une résolution négociée du conflit ». « Nous assistons à des progrès vers la cessation des hostilités » grâce aux efforts de médiation menés par l'Union africaine, a-t-il été ajouté.
A également été saluée la nomination, après la trente-troisième session extraordinaire du Conseil de décembre dernier, des trois membres de la Commission internationale d'experts des droits de l'homme sur l'Éthiopie. Cette Commission devra envoyer un message fort aux auteurs de crimes et aussi en direction des victimes, a souligné Mme Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, à l’issue du dialogue. Mme Al-Nashif a insisté sur le fait que seule la reddition de comptes pourrait briser le cycle des crimes et de l’impunité.
Le Conseil poursuivait ses travaux ce matin en entendant la présentation par la Haute-Commissaire d’une mise à jour globale sur les activités du Haut-Commissariat et les développements récents en matière de droits de l’homme.
Célébration de la Journée internationale des femmes
Le Président du Conseil des droits de l’homme, M. FEDERICO VILLEGAS, a indiqué qu’il souhaitait profiter de l’occasion de cette Journée pour encourager tout un chacun à s’engager à soutenir et à protéger les droits des femmes partout dans le monde.
La Journée internationale des femmes est souvent l'occasion de faire une pause, de faire le point sur les progrès accomplis et les leçons apprises dans le cheminement continu de l'autonomisation des femmes partout dans le monde, a-t-il souligné. Aujourd'hui, a-t-il indiqué, c'est aussi le moment de réfléchir à l'impact de la pandémie de COVID 19 sur les femmes qui, entre autres aspects, a mis en évidence le rôle essentiel que jouent les emplois de soins dans notre vie quotidienne, dans nos sociétés et dans l'économie – emploient qui incombent de manière disproportionnée à des femmes et des filles –, et pour célébrer les contributions de toutes les femmes et filles qui oeuvrent en faveur de l'adaptation, de l'atténuation et de la réponse aux changements climatiques, pour construire un avenir plus durable pour tous.
La discrimination à l'égard des femmes est la violation la plus ancienne, la plus persistante et la plus massive des droits de l'homme, a affirmé M. Villegas, en indiquant que les archives sur ce phénomène remontent aux origines de l'histoire lorsque les hommes, délibérément, ont commencé à exercer des violences contre les femmes – un comportement qui perdure aujourd'hui. Et c'est la plus massive, car elle touche la moitié de l'humanité et elle se reproduit dans tous les pays et aux quatre coins de la planète, a-t-il insisté. Il a exhorté le Conseil des droits de l'homme à assumer sa responsabilité historique et à être à l'avant-garde de la lutte pour la promotion et la protection des droits des femmes dans le monde.
MME MICHELLE BACHELET, Haute-Commissaire aux droits de l’homme, a indiqué que défendre les droits de toutes les femmes est une nécessité, notamment dans le cadre de la crise climatique, alors que toutes les femmes, qui sont particulièrement vulnérables, souffrent des effets des changements climatiques. Il faut que la société soit en mesure de compter sur la contribution de toutes pour élaborer la réponse, a indiqué la Haute-Commissaire. A travers le monde, les femmes et les jeunes filles se voient défendre par des défenseures dans le domaine de l’environnement. Elles exigent de s’exprimer pour protéger l’avenir. La crise planétaire est une crise des droits humains qui exige une réponse féministe, a insisté Mme Bachelet, appelant à s’attaquer aux causes profondes des inégalités et à donner toute leur place aux femmes et aux jeunes filles, ce qui permettra une meilleure réponse aux changements climatiques.
La Finlande (au nom d’un groupe de pays) a déploré que l’on assiste, depuis quelques années, à une régression des droits des femmes et des filles, ainsi que de l'égalité des sexes. La santé et les droits sexuels et procréatifs, la participation des femmes aux affaires publiques, le militantisme, la discrimination et la violence fondées sur le genre et même l'éducation des filles : tout cela est remis en question, contesté et activement attaqué, a regretté la Finlande. Quant à la COVID-19, elle a exacerbé la discrimination et la violence sexistes et suscité une deuxième « pandémie fantôme » de violence sexiste, en particulier pour les femmes et les filles confrontées aux crises humanitaires.
La Finlande a plaidé en faveur du droit à une éducation de qualité et accessible pour toutes les filles en tant qu’élément clef du processus de redressement, de même que pour le comblement de la fracture numérique entre les sexes. En outre, a souligné la Finlande, une société ne peut réaliser son plein potentiel si la moitié de la population est laissée pour compte: il faut donc s’attaquer aux causes profondes des inégalités entre les sexes, ce qui ne peut se faire qu'en assurant la participation active des femmes et des filles dans toutes les sphères de la vie publique et privée.
Center for Reproductive Rights a rappelé que la Journée internationale des femmes trouvait son origine dans la lutte des femmes pour retrouver leurs droits dans des sociétés patriarcales qui ne reconnaissaient pas leur autonomie. Cent ans plus tard, l’objectif reste le même : malgré les progrès et engagements dans le domaine de l’égalité entre les sexes, les femmes et les filles demandent que leurs droits soient pleinement respectés. L’ONG a déploré que la pandémie ait exacerbé les menaces qui pèsent sur les droits procréatifs des femmes et des jeunes filles, certains États instrumentalisant la pandémie pour réduire toujours plus ces droits.
Fin du dialogue autour de la mise à jour orale de la Haute-Commissaire sur la situation des droits de l’homme dans la région du Tigré en Éthiopie
Ce matin, nombre d’intervenants ont fait part de leurs préoccupations face à la prolongation des hostilités dans la région du Tigré, en Éthiopie, et notamment face aux informations qui font état de tirs de drones et d'autres attaques aveugles ayant visé des civils. En outre, près d'un million de personnes sont confrontées à une famine provoquée par l'homme de même qu’à des violences sexistes, des exécutions extrajudiciaires, des déplacements forcés, des détentions arbitraires et des violences à caractère ethnique dans le nord de l'Éthiopie, a-t-il été dénoncé.
Une organisation non gouvernementale a demandé qu’une commission d'enquête indépendante des Nations Unies se penche sur des « meurtres de civils amhara commis dans les régions d'Afar, d'Amhara, de Benishangul et d'Oromia ».
Les parties au conflit ont été appelées à aboutir à une solution négociée au conflit, de même qu’à respecter les règles du droit humanitaire international ; à permettre la création de couloirs humanitaires ; et à faire participer les enfants et les femmes aux efforts de redressement, de réhabilitation et de réconciliation.
Des délégations se sont félicitées de la nomination, après la trente-troisième session extraordinaire du Conseil, en décembre dernier, des trois membres de la Commission internationale d'experts des droits de l'homme sur l'Éthiopie. En effet, a-t-il été souligné, l'ampleur et la gravité des violations commises par toutes les parties montrent l'urgence d'une enquête impartiale sur les allégations de violations et d'abus du droit international des droits de l'homme, du droit humanitaire et du droit des réfugiés. La question se pose de savoir si le Gouvernement éthiopien respectera son engagement consistant à assurer l'accès sans entrave des organisations humanitaires et des personnes chargées d'enquêter sur les violations des droits de l’homme, a souligné une délégation.
Une délégation a insisté sur la nécessité de maintenir en Éthiopie un gouvernement fédéral unique et a plaidé en faveur d’un dialogue politique susceptible de résoudre la crise. À ce propos, plusieurs intervenants ont salué la levée de l'état d'urgence par le Gouvernement éthiopien, une démarche « qui constitue une étape importante vers une résolution négociée du conflit ». Pour une organisation non gouvernementale, « nous assistons à des progrès vers la cessation des hostilités » grâce aux efforts de médiation menés par l'Union africaine.
Le Haut-Commissariat et la Commission éthiopienne des droits de l'homme ont été remerciés pour leur travail dans le cadre de leur enquête conjointe sur le conflit dans la région du Tigré. L'Éthiopie, a-t-il été affirmé, a coopéré pleinement à cette enquête conjointe, dont le rapport a été publié en novembre 2021. Des délégations ont salué la création par le Gouvernement éthiopien du groupe de travail interministériel chargé de mettre en œuvre les recommandations de l'enquête. Mais, pour que les victimes obtiennent une réparation complète, a-t-il été souligné, toutes les parties doivent s'engager et les organes judiciaires et de défense des droits de l'homme nationaux devront fonctionner efficacement, les mécanismes internationaux et régionaux devant avant tout soutenir et compléter ces organes nationaux.
Plusieurs délégations ont déploré la « sélectivité croissante » du Conseil à l'égard des pays du Sud, qui ouvre la voie à « l'instrumentalisation de la noble cause des droits de l'homme à des fins inadmissibles ». Elles ont condamné les solutions imposées par les pays développés et qui ne sont pas soutenues par les pays concernés. Elles ont plaidé, au contraire, en faveur de la coopération, du dialogue et des échanges entre tous les pays, sur la base des principes de la Charte des Nations Unies.
Réponses et remarques de conclusion de la Haute-Commissaire adjointe
MME NADA AL-NASHIF, Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, a déclaré que la Commission d’experts devra bénéficier non seulement d’une volonté politique forte, mais aussi d’un appui technique et financier suffisant. Le Commission devra dresser un tableau complet de la situation. Il importera qu’elle envoie un message fort aux auteurs de crimes mais aussi en direction des victimes. Les témoins devront être protégés contre les représailles. Mme Al-Nashif a évoqué des engagements pris par le Gouvernement éthiopien s’agissant de l’accès des enquêteurs sur le terrain.
L’Éthiopie a besoin d’accélérer les enquêtes contre les auteurs présumés de violations des droits de l’homme : une aide au renforcement de la capacité judiciaire nationale sera utile à cet égard, a ajouté la Haute-Commissaire adjointe. Elle a insisté sur le fait que la reddition de comptes pourrait seule briser le cycle des crimes et de l’impunité.
*Liste des intervenants : Philippines, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Venezuela, Chine, Cuba, Suisse, Sri Lanka, Fédération de Russie, Australie, Canada, États-Unis, Royaume-Uni, Albanie, Érythrée, Soudan du Sud, Nouvelle-Zélande, Malawi, Iran, Irlande, Soudan, Belgique (au nom d’un groupe de pays), Commission éthiopienne des droits de l’homme, EAFORD, Association internationale du barreau,East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project, Christian Solidarity Worldwide, Coordination des associations et des particuliers pour la liberté, Society for Threatened Peoples, CIVICUS et Organisation internationale pour les pays les moins avancés.
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