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2016 Youth Federal Session
Michael Møller
13 novembre 2016
Session fédérale des jeunes 2016
Session fédérale des jeunes 2016
Allocution de M. Michael Møller,
Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève,
Session fédérale des jeunes 2016
Dimanche 13 novembre 2016, 11 h 30
Palais fédéral, Berne, Suisse
Jeunes ami(e)s,
Mesdames et Messieurs :
C’est un grand plaisir pour moi de me joindre à vous pour cette session des jeunes au Palais fédéral ici à Berne. Je vous remercie de m’avoir invité à prendre part à cet événement important. Les Nations Unies ont été créées pour assurer un avenir plus pacifique, basé sur le respect des droits de l’homme et un développement économique durable. Le bien-être des générations futures est au centre des efforts de notre organisation depuis sa création. Continuer de poursuivre cette mission est au cœur de nos activités. C’est dans ce contexte que nous encourageons vivement la participation active des jeunes dans des processus politiques au sein de nos Etats membres, et la session des jeunes ici à Berne est un très bon exemple.
En Suisse, vous avez une tradition démocratique connue partout dans le monde. La participation politique et le discours font partie de la vie publique. Un des endroits où cela me frappe toujours sont vos trains, avec les citations philosophiques qui encouragent à réfléchir. Une de ces citations par un suisse et genevois bien connu – Jean Jacques Rousseau – parle de la jeunesse. « La jeunesse » dit-il « est le temps d’étudier la sagesse ; la vieillesse est le temps de la pratiquer ». Aujourd’hui, de plus en plus des dirigeants du monde reconnaissent à leur tour que la sagesse, c’est aussi écouter les jeunes, intégrer leurs idées et leur activisme pour former une société inclusive et promouvoir un développement durable.
Nous devons continuer de reformer nos institutions aux niveaux local, national et international, pour assurer la participation des jeunes. Aux Nations Unies, nous avons fait du progrès dans ce domaine, surtout avec le Programme d’Action Mondial pour la Jeunesse de 1995 et le « Youth System Wide Action Plan », un plan d’action pour la jeunesse dans le système onusien. Travailler avec et pour les jeunes a aussi été l'une des cinq priorités de notre Secrétaire général pour son second mandat, qui arrivera à terme à la fin de cette année, et en 2013, il a nommé le premier envoyé pour la jeunesse, Ahmad Alhendawi.
Cette mesure prise au sein du Secrétariat est en adéquation parfaite avec l'attention accordée à la participation des jeunes par nos Etats membres. A la fin de l'année dernière, le Conseil de sécurité a adopté une résolution historique, la résolution 2250, affirmant que les jeunes peuvent jouer un rôle important dans la prévention et le règlement des conflits.
Tous ces plans, résolutions et envoyés doivent avoir un impact sur les jeunes et leur avenir pour servir leur future. Et nous pouvons citer plusieurs exemples d’un tel impact du travail des Nations Unies. Un exemple très concret est le travail de l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance. L’UNICEF investit dans des programmes qui améliorent l'éducation des adolescents, avec des effets réels: le taux d'alphabétisation chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans a augmenté globalement de 83 pour cent à 91 pour cent entre 1990 et 2015 par exemple.
Cher(e)s ami(e)s,
Vous avez choisi huit sujets importants pour vos débats de cette session des jeunes. Et l’ONU contribue dans tous ces domaines. Concernant la lutte contre les drogues que vous discutez ici, une session extraordinaire de l’Assemblée Générale s’est tenue en avril de cette année au siège des Nations Unies à New York. Des représentants des jeunes ont été invités à y participer et la réunion a pris des décisions importantes, adoptant une résolution donnant la priorité absolue aux individus dans la nouvelle approche de la lutte contre les drogues.
Une des recommandations de cette résolution fut de « prendre des dispositions pratiques adaptées à l’âge et aux besoins particuliers des enfants, des jeunes et des autres membres vulnérables de la société dans les domaines législatif, administratif, social, économique, culturel et éducatif. » Pour reprendre les mots de mon collègue, le chef de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Monsieur Fedotov : « Faire des gens la priorité veut dire se tourner vers l'avenir et reconnaître que les politiques de contrôle des drogues doivent avant tout protéger le potentiel des jeunes et favoriser leurs modes de vie sains et leur développement en toute sécurité ».
Un autre sujet qui reçoit beaucoup d'attention dans les médias ces jours-ci et que vous discutez ici est l’extrémisme violent. Beaucoup de gens – surtout les jeunes – ont perdu l’espoir et la confiance en les institutions publiques. Ils ont le sentiment que ces institutions ne répondent pas à leur besoins, soit parce qu’elles ne se sont pas adaptées aux changements de la globalisation, soit parce qu’elles ne savent pas communiquer l’impact positif qu’elles ont sur la population. Et face à cette situation, un nombre grandissant d’individus adopte des réponses populistes et isolatrices, souvent extrêmes et qui rejettent « l’établissement ». Ces tendances prennent des formes différentes, mais elles sont présentes partout dans le monde.
Pour faire face à ce développement de fragmentation de nos sociétés, le Secrétaire général a présenté un plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent en janvier 2016, et nos Etats membres ont discuté de ce plan lors de plusieurs conférences en 2016, y compris à Genève en avril. Ce plan reconnait aussi que nous devons utiliser les nouvelles technologies et les réseaux sociaux pour communiquer avec les jeunes et pour assurer qu’ils se sentent inclus dans la société. Et à Genève, nous avons plusieurs organisations onusiennes et non-gouvernementales qui font montre d’un savoir-faire important dans ce domaine. Par exemple: plusieurs organisations internationales, ONGs, des acteurs du secteur privé discutent – ensemble avec nos Etats membres – la question de la gouvernance de l’internet.
Vous discutez également de l’exportation des armes. Il y a deux ans, le traité sur le commerce des armes est entré en vigueur et son secrétariat – l’institution qui aide les Etats membres à le mettre en place – s’est installée à Genève. Le traité contient plusieurs restrictions et règlementations importantes et je vous encourage à le lire dans son intégralité, en particulier l’article 7 concernant l’exportation des armes. Pour vous donner un exemple, un État Partie du Traité ne doit autoriser aucun transfert d’armes classiques […]s’il a connaissance que ces armes […] pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l’humanité, des violations graves des Conventions de Genève de 1949, des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil […].
A Genève, nous avons également la Conférence du Désarment, dont je suis le Secrétaire général. Cette conférence d’Etats membres a négocié des accords importants concernant les armes nucléaires dans le passé, mais pendant les 20 dernières années, les Etats n’ont fait aucun progrès dans ce domaine. Une de mes priorités est d’aider à mettre fin à ce blocage et de commencer des négociations concernant les armes nucléaires, mais aussi des armes utilisant des nouvelles technologies. Je suis sûr que tout comme moi, vous ne voulez pas vivre dans un monde avec des « robots tueurs » qui décident indépendamment qui peut vivre et qui doit mourir. Pour éviter un tel scénario nous devons mettre en place des règles pour prévenir une utilisation abusive de ces technologies.
Comme vous le voyez, l’ONU, et plus spécifiquement les agences basées à Genève, contribuent à tous les sujets abordés lors de cette conférence. Si vous parlez du don d’organes, je vous encourage à consulter le site web de l’Organisation mondiale de la santé qui a établi le « Global Knowledge Base on Transplantation » une base de données globale concernant ce sujet. L’OMS a également mis à disposition un glossaire sur la terminologie de la reproduction assistée afin de pouvoir comparer les méthodes utilisées dans les différents pays, ce qui pourrait vous être utile lors de vos discussions si vous cherchez des exemples d’autres pays. Et quand vous parlez de l’alimentation et de l’agriculture, la FAO – l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – a certainement des informations utiles à vous fournir.
Même sur le sujet de la mobilité pendulaire que vous avez choisi pour cette conférence, je ne peux que vous féliciter car c’est sans doute un sujet important pour notre avenir. Outre le fait que j’encourage nos employés à venir au travail en vélo ou en transport public pour protéger l’environnement et débloquer les routes, nous venons de conclure la grande conférence « HABITAT III » organisée à Quito en Equateur où la communauté internationale a discuté de l’avenir de nos villes. En 2050, autour de 75% de la population globale vivra dans des agglomérations urbaines ; cette urbanisation massive est donc un sujet de grande importance pour nous tous.
Je vous ai donné des exemples différents de l’impact de l’ONU sur tous les sujets que vous allez discuter. Mais ces sujets ont quelque chose de plus en commun. Ils touchent tous à des aspects des 17 objectifs du développement durable que la communauté internationale s’est donné pour cible d’atteindre d’ici à 2030. A la fin 2015, les Etats membres se sont accordé sur cet agenda qui est notre feuille de route la plus compréhensive pour l’action collective que la communauté internationale ait jamais adoptée. Les 17 objectifs concernent la paix et la sécurité, la santé, le développement urbain, l’alimentation et bien d’autres défis importants.
Afin de pouvoir mieux mesurer le progrès dans la mise en œuvre de ces objectifs, il y a 169 indicateurs dont 65 contiennent une référence à la jeunesse. Et la jeunesse a également été consultée à travers le monde lors des négociations. Ceci est donc un programme pour vous. La mise en œuvre de ce programme exigera de nous tous de travailler ensemble, à travers des secteurs différents et à travers les générations. Voilà pourquoi j'espère que vous prendrez un moment pour étudier les objectifs et pour diffuser le message à vos amis. Tout le monde doit connaitre cet agenda. Et tout le monde doit agir pour sa mise en place!
La mise en œuvre de cet agenda n’est pas seulement responsabilité de chaque Etat membre. Elle est aussi la responsabilité de chaque individu, donc aussi de chacun de nous. L’intégration active des jeunes dans la politique nationale et locale est donc essentiel pour réaliser nos objectifs communs. Malgré cela moins de 2% des membres des parlements à travers le monde ont moins de 30 ans. Aujourd’hui, vous envoyez un signal fort pour faire changer cela, car le rôle des parlements nationaux est crucial dans la mise en œuvre des accords internationaux en général et des 17 objectifs du développement durable en particulier: les parlementes domestiquent en fait les accords internationaux en créant la base légale pour leurs mises en œuvre par des actions nationales. Le rôle des parlements est donc essentiel pour la réalisation des objectifs de l’ONU. Je compte sur vous et espère que vous vous souviendriez de cela quand vous siègeriez en tant que conseiller national ou aux Etats dans ce bâtiment magnifique.
Habitant et travaillant à Genève, je terminerai bien sûr avec Jean Jacques Rousseau. Il avait probablement raison qu’il faut étudier la sagesse avant de la pratiquer. Mais notre société n’a pas seulement besoin de sagesse. Elle a aussi besoin d’idées novatrices et d’un activisme plein d’énergie. Vous, les jeunes, vous pouvez offrir cela. Et vous montrez que vous voulez contribuer. Je vous remercie pour votre engagement et je me réjouis d’écouter vos questions et vos idées. L’ONU travaille pour votre avenir, et c’est à nous tous de travailler ensemble pour atteindre nos objectifs communs.
Je vous remercie.
This speech is part of a curated selection from various official events and is posted as prepared.