Fil d'Ariane
Genève : une Assemblée mondiale de la jeunesse qui pousse à agir pour la planète
Près de 185 jeunes issus de 86 pays se sont rassemblés à l’ONU Genève, ce mercredi 20 avril, à l’occasion de la toute première Assemblée mondiale de la jeunesse organisée par Geneva Youth Call (GYC). L’initiative lancée par un groupe d’étudiants genevois a reçu le soutien des Nations Unies à Genève, de l’Université de Genève et de la Fondation Kofi Annan.
L’évènement, qui se poursuit jusqu’au 22 avril, a pour objectif de générer un dialogue constructif afin d’imaginer des solutions concrètes pour un monde plus durable et égalitaire et d’adopter, à sa conclusion, une Charte mondiale de la jeunesse.
C’est sous le plafond mythique de la salle des Droits de l’homme et de l’Alliance des civilisations, représentant une mer aux multiples facettes, que s’est ouverte cette édition inaugurale. Un lieu symbolique, comme l’a précisé Eva Luvisotto, co-fondatrice de Geneva Youth Call. « Cette œuvre nous pousse à ne pas nous arrêter à la porte si l’on souhaite en observer sa complexité. La moitié de la population mondiale a moins de 30 ans, et notre planète est en danger. Nous appelons la jeunesse à travailler ensemble avec confiance à la préservation du monde », a-t-elle déclaré, faisant référence au mouvement perpétuel dans l’œuvre de l’artiste Miquel Barceló.
Un appel partagé par la Directrice générale de l’ONU Genève, Tatiana Valovaya. « On dit souvent que vous êtes les leaders de demain. Mais vous êtes déjà les leaders d'aujourd'hui ! », a-t-elle insisté.
Elle a demandé aux jeunes d’utiliser leur expérience, leurs multiples compétences et leur leadership pour concevoir des solutions innovantes. « Vous êtes ici pour concevoir des idées créatives et concrètes qui promeuvent une manière efficace de travailler ensemble pour sauver notre planète », a déclaré Mme Valovaya, tout en rappelant que de nombreux obstacles comme la pandémie de Covid-19 et les inégalités ne rendraient pas la tâche facile.
L'événement de Genève se tient en même temps qu'à New York se déroule un forum sur la jeunesse, organisé par le Conseil économique et social (ECOSOC) et pendant lequel le Secrétaire général António Guterres a aussi encouragé les jeunes à s'exprimer et à se mobiliser pour un avenir meilleur.
Préserver l’environnement
L’objectif de cette première édition consacrée à l’environnement est d’aboutir à l’adoption d’une Charte mondiale de la jeunesse, dotée de solutions concrètes et destinée à « déclencher des changements dans le monde », souligne Noa Rakotoarijaonina, étudiant à l’Université de Genève et co-fondateur du GYC.
La Charte répertoriera les valeurs et les ambitions de la jeunesse mondiale, récoltées dans le cadre de 8 ateliers notamment focalisés sur le développement de villes durables ou la préservation de la biodiversité, tout en proposant des leviers d’action pour les mettre en œuvre.
Ce mercredi s'est ouverte la toute première Assemblée mondiale des jeunes au Palais des Nations, avec @un_valovaya, @unigenews et @genevayouthcall.
— ONU Genève (@ONUGeneve) April 20, 2022
Des représentants de la jeunesse de plus de 80 pays ont participé à un événement de 3 jours centré sur l'environnement. pic.twitter.com/FvCneAbwPT
Une autre facette du multilatéralisme
Événement historique à Genève, cette Assemblée mondiale de la jeunesse permet de mettre en lumière une autre facette du multilatéralisme. « Nous voulons impliquer la jeunesse sur les défis sociétaux comme celui de l’environnement, afin d’identifier à la fois les problèmes et les solutions. Il ne s’agirait donc plus seulement d’un travail inter-Etats : chaque jeune, indépendamment de la position de son pays, peut désormais proposer une idée », explique Jérôme Lanci, membre du GYC.
Selon lui, « il est crucial de reconsidérer la place des jeunes dans le multilatéralisme, pour qu’ils ne soient plus seulement cantonnés à un rôle de sensibilisation, mais aussi à une mission de travail sur les prochaines politiques publiques à mener ».
Une vision plébiscitée durant la session d’ouverture de l’assemblée. « La jeunesse doit être active dans le multilatéralisme, car nous serons les prochaines générations de dirigeants, de politiciens, d'enseignants et de travailleurs », a ainsi déclaré l’une des intervenantes, Abe Lim, fondatrice de Purpose Plastics.
Une motivation certaine, qui devrait guider les travaux des représentants de la jeunesse durant ces 72h de collaboration. C’est en tout cas ce qu’espère l’équipe du Geneva Youth Call, qui prévoit déjà de réitérer l’évènement chaque année.
Le résultat de la campagne ONU75
La Directrice générale a tenu à rappeler la genèse de ce projet novateur, né du dialogue virtuel sur le multilatéralisme organisé le 24 avril 2020 dans le cadre de la campagne visant à célébrer les 75 ans de l'ONU et à l’occasion de la Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix.
Deux ans plus tard, Noa Rakotoarijaonina vante le travail accompli. « C’est un projet extraordinaire ! Nous sommes parvenus à concrétiser notre idée originale - regrouper la jeunesse pour agir au sein du multilatéralisme - grâce au soutien de nos partenaires. Nous avons dû faire face à de nombreuses difficultés, et nous aurions pu abandonner chaque mois. Mais nous sommes fiers de cette première Assemblée mondiale de la jeunesse », affirme-t-il.