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L'ONU s’inquiète de la disparition d’un journaliste et d’un défenseur des droits des autochtones en Amazonie
« Notre bureau régional pour l'Amérique du Sud suit la situation de près », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), Ravina Shamdasani, lors d’un point-presse à Genève.
MM. Pereira et Phillips sont portés disparus depuis le dimanche 5 juin, date à laquelle ils ont été vus pour la dernière fois alors qu'ils voyageaient par bateau sur la rivière Itaquaí, dans la vallée de Javari, dans une région reculée de l'Amazonie occidentale, proche de la frontière avec le Pérou et la Colombie. Ils s’y étaient apparemment rendus pour mener des entretiens avec des communautés autochtones.
La vallée de Javari, en Amazonie, est le deuxième plus grand territoire autochtone du Brésil. Il s’y trouve l'une des plus fortes concentrations au monde de communautés autochtones n’ayant jamais été en contact avec le monde extérieur. La région est gravement touchée par le trafic illégal, l'orpaillage, la pêche illégale, et les activités des groupes armés s’y intensifient.
Appel à redoubler d'efforts pour retrouver les deux hommes
Les deux hommes disparus ont joué un rôle important dans la sensibilisation et la défense des droits humains des peuples autochtones de la région, notamment en surveillant et en signalant les activités illégales dans la vallée de Javari, a précisé la porte-parole du HCDH.
Précisant que M. Pereira aurait reçu des « menaces » liées à son travail de défense des peuples autochtones et de l'environnement, Mme Shamdasani a exhorté les autorités brésiliennes à redoubler d'efforts pour les retrouver.
« Le temps est compté, compte tenu des risques réels pour leurs droits à la vie et à la sécurité. Il est donc crucial que les autorités aux niveaux fédéral et local réagissent rapidement, en déployant tous les moyens disponibles et les ressources nécessaires » pour effectuer des recherches dans cette région reculée.
Les inquiétudes s’inscrivent dans un contexte plus large d’ « attaques et de harcèlement constants contre les défenseurs des droits de l'homme, les écologistes et les journalistes au Brésil », a déclaré la porte-parole du HCDH, qui a aussi appelé à protéger les droits des peuples autochtones, « en particulier ceux en situation d'isolement volontaire ou récemment contactés ».