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HIGHLIGHTS OF PRESS CONFERENCE BY THE SPECIAL REPRESENTATIVE OF THE SECRETARY-GENERAL FOR WEST AFRICA – 19 JULY 2012 (in French)

Press Conferences

GENÈVE – 19 juillet 2012 - Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, M. Saïd Djinnit, a évoqué la situation dans les pays de la région au cours d'une conférence de presse donnée ce matin au Palais des Nations à Genève et animée par la Directrice du Service de l'information, Mme Corinne Momal-Vanian.

M. Djinnit a indiqué être à Genève dans le cadre de la dix-neuvième réunion de la Commission de suivi de l'accord de Greentree, qui régit le transfert de souveraineté de la péninsule de Bakassi du Nigéria au Cameroun, conformément à une décision de la Cour internationale de justice de 2002. La Commission de suivi veille au bon déroulement de la période transitoire qui court jusqu'en 2013, en particulier s'agissant du traitement des populations nigérianes qui résident dans ce territoire. Le Représentant spécial a relevé que les développements sont positifs, ce qui illustre une bonne coopération entre deux pays qui ont connu un litige frontalier. «Les frontières sont là pour séparer les États, pas les peuples», a-t-il souligné. En outre, la coopération de ces deux pays pivots, au carrefour de deux sous-régions, est un élément contribuant à l'intégration régionale en Afrique.

Même si des progrès sont constatés en Afrique de l'Ouest, cette sous-région est confrontée à une nouvelle vague de défis sécuritaires, illustrée par la crise au Sahel, en particulier au Mali, et par le coup d'état en Guinée-Bissau. Les problèmes transfrontaliers, en particulier le terrorisme et la piraterie, continuent de préoccuper les dirigeants de la sous-région, a relevé M. Djinnit. Les élections constituent aussi un test de la solidité des institutions de ces pays. Un cas exemplaire est à relever, le Sénégal, qui a démontré son attachement à la démocratie. Le Représentant spécial a exprimé l'espoir que les prochaines élections dans la sous-région permettront d'ancrer profondément la démocratie en Afrique de l'Ouest.

Interrogé sur les conséquences de la criminalité transnationale dans la sous-région, M. Djinnit a indiqué que l'Afrique de l'Ouest est devenue une zone de transit du trafic de drogue entre l'Amérique latine et l'Europe. En raison de la faiblesse des institutions et des capacités limitées pour lutter contre ce fléau, le trafic de drogue prospère. De même, la consommation de drogues est en augmentation nette en Afrique de l'Ouest, probablement en raison de l'augmentation du transit. Ceci devient un problème de santé publique, en plus d'être une menace à la sécurité et à l'ordre public. En outre, les trafiquants utilisent les mêmes voies de passage que d'autres groupes criminels transnationaux, notamment ceux coupables de la traite des personnes, du trafic d'armes ou encore d'actes de piraterie et de terrorisme, et on constate des liens entre les différents groupes, en particulier entre le terrorisme et le trafic de drogues.

En réponse à une question relative à la situation au Mali, M. Djinnit a déclaré que ce pays pose un certain nombre de défis, tout d'abord en matière institutionnelle. En effet, le coup d'État affecte négativement la démocratie malienne qui était exemplaire jusque là et va à l'encontre du mouvement démocratique qui grandit en Afrique de l'Ouest. De plus, l'unité et l'intégrité territoriale sont menacées par les velléités de sécession de certains groupes et par les groupes terroristes qui sévissent dans la région et semblent se renforcer de jour en jour. L'arrivée d'armes en grande quantité suite du conflit en Libye et de personnes étrangères à la région constituent une troisième source d'inquiétude.

M. Djinnit a souligné que des efforts pour mettre en place un gouvernement représentatif doivent être faits pour que les institutions maliennes soient au centre de toute recherche de solution au Mali. Des efforts se portent sur la promotion d'un dialogue nécessaire, d'une part entre les Maliens pour mettre au point une feuille de route de sortie de crise, notamment en vue d'organiser des élections présidentielles, et d'autre part pour garantir le recouvrement de l'intégrité territoriale du Mali par le dialogue. L'ensemble des partenaires du Mali, que ce soit les Nations Unies, l'Union africaine ou la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), soutiennent sans réserve l'intégrité territoriale du Mali. Même si le dialogue doit être la priorité, une action militaire n'est pas exclue. Les Nations Unies ont demandé des informations supplémentaires à la CEDEAO au sujet des objectifs et des conditions d'une éventuelle opération militaire.

Répondant à la question d'un journaliste qui s'enquérait des conditions du dialogue entre les parties en conflit, M. Djinnit a ajouté que le médiateur, le Président Compaoré du Burkina-Faso, a tenu une réunion à Ouagadougou afin d'exhorter les parties au conflit à mettre en place un gouvernement d'union nationale. En même temps, le médiateur a appelé les parties maliennes à mettre en place une structure nationale pour dialoguer avec les groupes armés qui se trouvent au Nord du pays.

En réponse à une question sur la Côte d'Ivoire, M. Djinnit a indiqué que la situation est suivie spécifiquement par le Représentant spécial du Secrétaire-général pour la Côte d'Ivoire, M. Koenders. Soulignant que toute situation d’après conflit est fragile, il a estimé que les développements vont dans le bon sens. Des incidents ont eu lieu à la frontière avec le Libéria, au cours desquels des décès ont été déplorés, mais de manière générale la collaboration entre la Côte d'Ivoire et ses voisins est bonne, grâce à un dispositif de coopération aux frontières. M. Djinnit a également évoqué le réaménagement des déploiements des forces disponibles pour aider les deux pays à sécuriser la frontière. Les deux pays mettent en place des dispositifs au niveau des autorités locales pour promouvoir des mesures de confiance. Le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest a été chargé de travailler étroitement avec toutes les missions de maintien de la paix dans la sous-région et mettre en place une stratégie pour lutter contre les mouvements illicites armés dans la sous-région, en particulier dans la région du fleuve Mano.